L’OVPF (Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise) a dévoilé le bulletin mensuel du mois de juin avec "un 1er bilan de l’éruption du 11-13 juin". Les scientifiques soulignent aussi une reprise de l’inflation (depuis le 14 juin) et de la sismicité (depuis le 21 juin) au Piton de la Fournaise.
Sismicité
Au mois de juin 2019, l’OVPF a enregistré au niveau du massif du Piton de la Fournaise au total :
- 263 séismes volcano-tectoniques superficiels (0 à 2 km
de profondeur) sous les cratères sommitaux ;
- 1 séismes profond (> à 2 km de profondeur) ;
- 162 effondrements (dans le Cratère Dolomieu et au
niveau des remparts de l’Enclos Fouqué).
L’activité volcano-tectonique sous le sommet du Piton de la Fournaise en juin 2019 aura été principalement marquée par la crise sismique ayant précédé l’éruption du 11-13 juin (avec 176 séismes en une trentaine de minutes).
Du 1er au 10 juin, une moyenne de 6 séismes volcanotectoniques superficiels par jour fut enregistrée sous la zone sommitale, dans la continuité de l’augmentation de l’activité sismique sous le sommet enregistrée depuis le 21 mai, et précédant ainsi l’éruption du 11-13 juin.
L’activité volcano-tectonique sommitale qui avait fortement chuté suite à l’éruption du 11-13 juin, semble repartir depuis le 21 juin et 10 séismes sommitaux ont été détectés le 30 juin.
"Entre début mai et mi-juin 2019, les réseaux de mesure de déformation de l’OVPF ont enregistré une inflation (gonflement) de l’édifice. Ainsi entre début mai et mi-juin une élongation d’environ 3 cm max. de la base du cône terminal a été enregistrée.
Cette phase d’inflation est liée à une mise en pression du réservoir magmatique superficiel localisé à 1,5-2km de profondeur sous le sommet, et précéda l’éruption du 11-13 juin.
L’injection du dike conduisant à l’éruption fut accompagné de déformations rapides atteignant 12-13 cm sur la station GPS permanente localisée sur la partie est du sommet.
L’inflation de l’édifice a repris directement suite à la fin de l’éruption à des taux similaires".
L’inflation continue de l’édifice enregistrée depuis début mai, ainsi que l’augmentation de la sismicité et les concentrations de CO2 dans le sol à des niveaux intermédiaires en champ lointain, furent le témoin d’une réalimentation profonde en magma et d’une pressurisation du réservoir magmatique superficiel.
"Cette pressurisation a conduit à l’éruption du 11-13 juin, qui n’a vidangé que très partiellement ce réservoir".
Ainsi, dès la fin de l’éruption, l’inflation du volcan a repris.