Selon l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise l’intensité du trémor volcanique est en baisse progressive depuis trois jours. Cependant, la coulée de lave progresse de 1,8 km et se situe à 500 mètres des grandes pentes.
L’éruption débutée le 15 septembre à 04h25 heure locale se poursuit. L’intensité du trémor volcanique (indicateur de l’intensité éruptive en surface), après avoir nettement augmenté depuis le 3 octobre 22h heure locale (18h UTC) - du fait d’une fermeture progressive de l’ensemble du système d’alimentation, allant du dike ("conduit d’alimentation" de l’éruption) au cône éruptif, favorisant un phénomène de "résonnance" plus important) - est en baisse progressive depuis trois jours.
Des gaz pistons ("bouffées de gaz" ou "bouffées de trémor") au niveau du site éruptif sont toujours enregistrés par les sismomètres de l’OVPF.
- Aucun séisme volcano-tectonique n’a été enregistré au cours de la journée du 7 octobre, ni au cours de la journée actuelle.
- Une inflation (gonflement) de l’édifice, témoin de l’influence d’une source de pression à l’aplomb du volcan, est toujours perceptible. Cette inflation s’accompagne d’une augmentation des concentrations de CO2 dans le sol dans le secteur du Gîte du volcan.
- Les stations du réseau NOVAC de l’OVPF situées sur le pourtour de l’Enclos enregistrent toujours des flux de SO2. Même si leurs concentrations sont 5 fois plus faibles qu’en début d’éruption, ces flux confirment qu’il y a toujours du magma présent à basse pression.
- Les observations faites ce jour depuis le Piton de Bert et depuis les airs par des équipes de l’OVPF ont permis de localiser le front de coulée. Depuis le 30 septembre, le front nord a progressé de 1,8 km et se situait ce matin (08h00 heure locale) à 500m des grandes pentes, les fronts sud et centraux n’ont pas bougé. Le front de coulée nord se situait ce matin à moins de 120 m du rempart Sud de l’Enclos Fouqué. Une cartographie détaillée a également pu être réalisée par le service OI2 (Université Clermont Auvergne ).
L’activité de surface au niveau de l’évent éruptif reste toujours très limitée. Aucune projection n’était visible entre 10 et 12h30 (heure locale) mais uniquement des émissions de gaz et de vapeur, parfois accompagnées de détonations. Un lac de lave est toujours présent à l’intérieur du cône.
Néanmoins l’activité se poursuit toujours en tunnels de lave, avec un dégazage particulièrement bien visible le long de leur cheminement, de l’évent éruptif jusqu’au front de coulée. Ce matin (entre 10h et 12h30 heure locale), une résurgence alimentait un chenal actif sur tout le dernier tiers de la branche nord favorisant ainsi sa progression vers l’Est.
- Les débits en surface n’ont pas pu être estimés ce jour du fait de flux laviques trop faibles en surface.
Depuis le 03 octobre, l’OVPF enregistre toujours des signaux témoins de deux tendances qui se produisent à des niveaux différents :
1) au niveau de l’évent éruptif : enregistrements de "gaz piston" ; et faible activité de surface, l’essentiel de l’activité se déroulant en tunnels de lave avec ce matin une résurgence alimentant un chenal actif sur le dernier tiers du front nord de la coulée ;
2) au niveau du réservoir superficiel : mise en pression d’une source localisée sous les cratères sommitaux à 1-1,5 km de profondeur (détectée par l’inflation de l’édifice) témoin d’une réalimentation du réservoir superficiel par du magma plus profond (augmentation des concentrations en CO2 dans le sol à l’extérieur de l’Enclos).
Compte tenu de ces deux observables, aucune hypothèse n’est exclue quant à la suite de cette éruption ces prochains jours (arrêt, re-intensification de l’activité sur le même site, ouverture de nouvelles fissures, notamment plus en aval).