L’Observatoire des Prix, des Marges et des Revenus s’est réuni ce vendredi en séance plénière. Parmi les sujets abordés, la vente de Vindémia au Groupe Bernard Hayot.
Cet après-midi, une réunion de l’Observatoire des Prix, des Marges et des Revenus (OPMR) s’est déroulée à la préfecture avec une quizaine de citoyens et des élus.
Au coeur du débat, le rachat de Vindémia (GBH) qui concerne les magasins Jumbo et Score à La Réunion. Sur place, les députées Huguette Bello et Ericka Bareigts ont assisté aux échanges et se montrent inquiètes face au modèle économique.
"C’est une orientation consumériste qui se met en place. Il est évident que ça va entraîner l’esclavage économique. On ne veut pas une gestion comme il y a 350 ans. La Réunion va retourner en arrière avec le groupe Bernard Hayot", fustige Huguette Bello.
De son côté, Ericka Bareigts souhaite "une étude d’impact. Nous voulons savoir quel sera l’impact de cette opération économique sur La Réunion des 50 prochaines années. Sur nos terres, notre santé, sur l’aspect sociétal et social, sur l’avenir de la production locale."
"La lutte contre la fin des monopoles à la Réunion ne date pas d’hier et n’est pas finie.
C’est dans ce contexte que le rachat de VINDEMIA par le groupe multinationale HAYOT intervient et soulève de nombreuses interrogations. Une transaction commerciale qui appelle à la vigilance de tous.
En effet, HAYOT déjà propriétaire de l’enseigne CARREFOUR met la main sur les 22 magasins JUMBO et SCORE à la Réunion au moment même où la lutte contre la vie chère est une préoccupation majeure dans le département ; le récent mouvement des gilets jaunes est là pour le confirmer. De plus, l’étude récente relative à l’intérêt de la création de structures coopératives ou de groupements économiques de commerçants indépendants dans le contexte particulier de la Réunion commandée par l’OPMR même en date du 30 avril 2019 atteste que les grandes surfaces réalisent des marges arrières importantes sans pour autant que les prix baissent.
Aussi, ce rachat de VINDEMIA par GBH pourrait poser le problème d’une concentration économique avec de graves conséquences sur la concurrence au détriment des consommateurs. Pourquoi HAYOT achète 22 magasins et en rétrocède 4 tout de suite à la société MAKE DISTRIBUTION ?
Quel accord entre GBH et cette société ?
N’y aurait-il pas une entente illicite ?
Quelle concurrence alors pour faire baisser les prix ?
Par ailleurs quelles conséquences pour les éleveurs, producteurs, agriculteurs, planteurs etc… ? Dans quelles conditions vont-ils négocier le prix de leurs produits ? Vont-ils encore plus vendre à perte ?
Quelles sont les répercussions pour les emplois dans ces magasins ? Quelles politiques des salaires ?"
Le 22 juillet, le groupe Casino et le groupe GBH (Hayot) annoncent que ce dernier fait l’acquisition des activités de Vindémia dans l’océan Indien. Le groupe Make Distribution rachète 4 hypermarchés Jumbo Score (enseignes appartenant jusqu’alors à Vindémia) simultanément afin de respecter les règles de la concurrence.
L’Autorité de la concurrence doit encore valider cette transaction de 219 millions d’euros et les représentants du personnel de Vindémia doivent être consultés.
GBH reprendra les activités de Vindémia, qui regroupe les filiales du groupe Casino à La Réunion, Mayotte, Madagascar et Maurice.
GBH cèdera simultanément à la société Make Distribution (partenaire Intermarché) 4 hypermarchés afin de préserver les équilibres concurrentiels à La Réunion.
Ce projet est soumis à l’autorisation préalable des autorités de concurrence compétentes et à la consultation préalable des représentants du personnel de Vindémia.
La société réunionnaise Make Distribution se porte acquéreur des magasins Jumbo Score Saint-André, Jumbo Score Sainte-Marie, Jumbo Score Savanna et Jumbo Score Chaudron.
Cette acquisition intervient dans le cadre du projet de cession par le Groupe Casino de sa filiale réunionnaise Vindémia, à GBH. Make Distribution s’est ainsi porté acquéreur de 4 hypermarchés que GBH doit céder afin de répondre aux éventuelles exigences de l’autorité de la concurrence.