Alors que la Justice a validé le projet de construction de la Nouvelle Route du Littoral, quatre associations ont exprimé leurs inquiétudes ce lundi quant au coût et à l’impact environnemental de ce vaste chantier.
La future route du Littoral : un projet à l’origine d’une bataille judiciaire à rebondissements. Après le rejet de la requête déposée par le leader de l’Alliance et ancien président de Région Paul Vergès, ce nouveau bras de fer engagé par quatre associations. Elles annoncent vouloir déposer un recours auprès du Tribunal Administratif et dénoncent un "projet aberrant, aux nuisances démesurées".
Elles sont quatre à monter au front pour alerter l’Europe et l’Etat : les associations Alternatives Transports Réunion -Fnaut, Réagissons, Association pour la protection de la Petite et de la Grande Ravine des Lataniers et le Collectif Non à la Nouvelle Route du Littoral ont exprimé leur position tranchée sur ce dossier sensible, trois ans après les accords de Matignon II.
Selon Jean-Pierre Marchau, "les entreprises locales savent qu’un certain nombre de marchés va leur échapper, à fortiori si le viaduc est choisi. Pour ce qui est du coût, la Région annonce 1,6 milliard d’euros. Nous, nous annonçons plutôt 2,7 milliards d’euros, auxquels il faut rajouter les 500 millions demandés pour le tunnel Nord. On dénonce une grave dérive financière, en sachant que La Réunion est un territoire extrêmement endetté".
A quelques jours de la visite du Ministre des Outre-Mer Victorin Lurel dans notre département, ces organisations livrent leurs inquiétudes quant à l’impact environnemental et humain du projet de construction de la Nouvelle Route du Littoral.
Plusieurs points sont soulevés : d’une part, les quatre associations s’interrogent sur les conséquences environnementales du chantier. Si l’interruption des travaux a été évoquée pendant les périodes de reproduction et lors du passage important de mammifères marins, les associations redoutent que cette mesure ne soit pas respectée dans les faits.
En 2011, le projet de construction de la Nouvelle Route du Littoral avait été soumis au Ministère de l’Ecologie. Le Ministère avait alors demandé la réalisation d’une étude d’impact par rapport aux carrières concernées. Une demande qui a d’ailleurs été réitérée en 2013.
Selon Stéphanie Gigant, la présidente de l’association pour la protection de la Petite et de la Grande Ravine des Lataniers, la situation est inédite et mérite pour cela une vaste réflexion. Jamais selon elle, une carrière n’a été exploitée dans le centre-ville ainsi que le prévoit le projet de Nouvelle Route du Littoral.
Les associations réticentes au projet demandent à avoir des informations plus complètes sur cette étude d’impact sur l’environnement. L’enquête qui doit être réalisée auprès de la population doit en théorie durer entre 15 et 21 jours et pourrait se faire sur Internet.
Autre crainte exprimée : l’impact réel sur l’économie réunionnaise. Les associations Alternatives Transports Réunion - Fnaut, Réagissons, Association pour la protection de la Petite et de la Grande Ravine des Lataniers, le Collectif Non à la Nouvelle Route du Littoral estiment en effet que la solution retenue par la Région est trop onéreuse et qu’elle offrira peu de retombées par rapport aux moyens et frais engagés.
Selon les quatre associations, le projet d’aménagement de l’aéroport Roland Garros, les travaux d’extension du Port et la construction de logements sociaux annoncée par le Ministre des Outre-Mer Victorin Lurel représentent eux un vrai intérêt pour l’économie réunionnaise.
Les quatre associations regrettent que les solutions terrestres (par la Montagne et par le tracé en tunnel) dont le coût est nettement inférieur au projet actuel, n’aient pas été choisies. Les quatre associations dénoncent un manque de transparence de la part de la Région et de l’Etat.