Nid de poule, chaussée déformée, quand l’entretien des routes plombe les caisses des communes. Il représente un coût exorbitant, à cela s’ajoutent les dégradations causées par les cyclones non pris en charge par l’État. L’association des maires de France et Serge Hoareau, Président de l’association des maires de La Réunion, réclame un soutien plus important de l’État qui ne participe pas aux frais de réparation qu’à hauteur de 10%.
Ils freinent, ils slaloment, parfois ils n’ont pas le choix les véhicules tentent d’éviter les nids de poule. Petits trous pour certains, véritables pièges pour d’autres, pour ceux qui en ont déjà fait les frais, c’est un véritable inconfort, voire un danger sur la route.
"Quand je sors du travail, il y a un nid de poule sur la route. Cela me pose problème, je dois faire attention, je ralentis et ça peut gêner la circulation derrière", indique un passant.
Trous, bosses, chaussée fendue, les nids de poule sont un vrai casse-tête pour les communes. À l’approche des municipales les travaux s’accélèrent mais les coûts explosent et après les cyclones il faut puiser dans un budget déjà réduit. La mairie de Saint-Denis dut s’adapter. "Habituellement on dépense entre 5 et 7 millions chaque année, en 2024 suite au passage de Belal, nous sommes montés à 9 millions. À l’heure actuelle suite à Garance nous avons réalisé près de 2 millions d’euros de travaux urgents grâce à des marchés que nous avons sur plusieurs années", explique Patrick Sambassouredy, directeur général adjoint à l’hyper-proximité des services techniques de la ville de Saint-Denis.
L’État ne couvre que 10%, au mieux, les frais de voirie. Le reste pèse sur les budgets communaux au détriment d’autres projets. Les élus réclament plus d’aides, surtout face aux aléas climatiques, d’autant que les assurances deviennent de plus en plus frileuses. "Il y a les catastrophes naturelles, mais il y a aussi les catastrophes d’ordres sociales. Par exemple, les émeutes qui ont eu lieu en Nouvelle-Calédonie ont un coût exorbitant pour les assureurs. Pour certains, ils envisagent de quitter le territoire", explique Serge Hoareau, président de l’AMDR.
Une situation qui n’arrange pas les collectivités. Pour gagner en efficacité, elles encouragent les habitants à signaler directement les nids de poule aux services communaux. L’objectif est de repérer au plus vite les zones endommagées et delancer rapidement les réparations. Plus le problème est traité tôt, moins les dégâts ont le temps de s’aggraver.