Originaire de Saint-Benoît, Jonathan est installé dans le nord de la France depuis une dizaine d’années. Après s’être réorienté plusieurs fois, il finit par trouver sa voie auprès des enfants et est aujourd’hui professeur des écoles, dans la ville de Bruay-sur-l’Escaut, à proximité de Valenciennes. Il fait part de son expérience avec l’équipe de LINFO.re dans la rubrique #MOUNDOUVOU.
Jonathan est quelqu’un de joyeux et de positif. Au lycée, on le surnommait d’ailleurs « Enjoy. » Le jeune homme se décrit également comme quelqu’un d’altruiste et c’est donc naturellement qu’après plusieurs réorientations, il est devenu professeur des écoles. "La phrase qui me définit le plus est « impossible n’est pas français » que j’ai transformé à ma façon en : « impossible = I’m possible »", dit-il.
Après l’obtention de son bac scientifique au lycée Pierre Amiral Bouvet de Saint-Benoît, Jonathan a fait le choix d’entamer ses études supérieures dans le nord de la Métropole. Après trois années de licence de biologie à l’université Lille 1 à Villeneuve-d’Ascq, il entame une licence de lettres-mathématiques à l’université Lille 3. Toutefois, au bout de deux mois, il abandonne la licence et se tourne vers le service civique.
Au cours de celui-ci, Jonathan s’est retrouvé dans l’association Les Petits Débrouillards, à Tourcoing, en tant qu’animateur scientifique. Ce contact avec les enfants a été décisif pour lui. "Ce service civique est venu à moi à la suite du décès de mon père qui a été le déclic initial pour me retrouver moi-même et chercher vraiment ce que je voulais réellement faire. Dans l’association, j’apprenais aux enfants que la science peut être instructive et amusante. Professeur des écoles est devenu une vocation par la suite", explique-t-il.
Après cette expérience, Jonathan s’est orienté vers un master MEEF pendant deux ans, l’une à Villeneuve-d’Ascq et la seconde à Valenciennes. Depuis 2017, il vit sa passion et est professeur des écoles dans la ville de Bruay-sur-l’Escaut, proche de la ville de Valenciennes où il est installé.
Jonathan vit dans le nord de la France depuis 2012. Avant de se retrouver à Valenciennes, le jeune homme a vécu à Villeneuve d’Ascq, puis à Lille. Même s’il n’a pas eu de difficulté à s’adapter à son nouvel environnement, le froid a été son principal défi. "Je me suis vite adapté au froid, je n’ai pas eu le choix. Pour mon premier hiver, j’ai eu droit à un accueil parfait dans le nord avec une grosse tempête. Comme dirait créole « la fré y kok » mais j’ai adoré, car je n’avais encore jamais vu de la neige et par cette tempête j’ai tout de suite su que ça allait me plaire", raconte-t-il.
Valenciennes n’a pas été la destination favorite de Jonathan. "J’ai atterri ici, car c’était la grande ville le plus proche de l’école où j’avais été affecté après le concours. Puisque les affectations se font en fonction de nos places au concours, on est placé selon nos vœux, et les alentours de Valenciennes, c’était mon troisième vœu pour le concours", explique-t-il. Le Bénédictin aurait préféré se retrouver dans la métropole lilloise. Toutefois, il ne regrette pas de vivre à Valenciennes, car il a fait de belles rencontres et aime son travail.
À côté de son emploi, le Réunionnais profite de son temps libre pour visiter les lieux dans "les hauts de la France." Il voyage également beaucoup en Belgique dont la frontière est la plus proche de Valenciennes. Il pratique également la course à pied et participe de temps en temps à des trails, "moins intenses que la Diagonale des Fous", précise-t-il.
Quitter La Réunion a été un choix réfléchi pour Jonathan. "Je rêvais d’aller étudier en métropole et plus particulièrement dans le nord de la France. Le froid ne me faisait pas peur et cela m’ouvrait les portes de la Belgique, l’Allemagne, l’Angleterre, le Luxembourg, la Hollande", dit-il.
Il arrive tout de même que son île manque à Jonathan, en particulier ses produits tels que les saucisses péï, les piments, les samoussas, ou encore les bouchons. "Le relief aussi me manque. Les bâtiments sont hauts ici et ça ne vaut pas une montagne des îles", ajoute le Réunionnais.
Même s’il a le goût du voyage et envisage de découvrir l’hémisphère nord, Jonathan aimerait retourner sur son île quelques temps pour enseigner à des petits Réunionnais. "Ce serait l’occasion de parfaire mon expérience du métier et revoir ma famille un peu plus souvent avant de retourner en métropole", dit-il.
"« Pas kapab lé mor san ésayé » est le seul et unique message que je souhaite passer aux Réunionnais. Ne jamais cesser de croire en soi et d’avancer coûte que coûte même si la vie vous offre ses plus grandes difficultés, il y a toujours du positif, de la lumière qui guidera votre chemin vers votre sérénité et bien-être", conclut le Bénédictin.