Lucien Biedinger, rédacteur en chef du Journal Témoignages, a disparu dans la nuit d’hier à aujourd’hui.
"Le nom de Lucien Biedenger restera attaché au Journal Témoignages. Il a été un témoin précieux de l’évolution de la société réunionnaise de ces dernières décennies. J’adresse mes sincères condoléances à son épouse, ses enfants ainsi qu’à toutes celles et ceux qui ont collaboré avec lui".
"4 Ti mo pou Lulu
Lulu mon frèr, mon kamarad, ou la parti...
Mon kèr le gro.
Mi pans Simone, Anne-Laude, Laurent et Elsa.
Mi souvien out gran lamour pou out Madam. Moin na souvnans out gayarsité pou la vy, pou lo Port, pou la RÉUNION.
Lulu ou lété - ou va rest pou moin et pou la Réunion - in militan politik, kiltirel, filosofik, associatif.
Kan mi pans a ou, mi pans kréol en omaj’ le gran militan la lang kreol kou lété.
Tou demoune y koné sé ki Lulu, un gran mesié, journalist, militan. Pa bezwin mi redi.
Mé pou moin, dan la section lo Port mi va rappel à moin out bann 4 ti mo ou té done à moin kan nou té en réunion ek le zinfo, le zacsyon dan le péi.
Out langazman la inspire a moin.
Lulu mon kèr lé gro, mi di a ou Adié.
Nou continué le konba !"
"Avec peine et compassion nous apprenons le décès de Monsieur Lucien BIEDINGER, ancien journaliste et rédacteur en chef du journal Témoignages. Nous adressons nos condoléances émues à sa femme ainsi qu’à toute sa famille et ses proches. Nous saluons son engagement et sa fidélité à son parti, le PCR. « Lulu » a été aussi un grand animateur du cercle philosophique réunionnais et un ardent défenseur de la cause du Vélo ! Je retiendrai également l’image d’un militant désintéressé qui a su consacrer du temps et de la disponibilité à défendre là où il était notre île La Réunion."
« Ki sa i komand dan nout péi ! », c’était une des citations préférées de Lucien Biedinger, ancien rédacteur en chef de Témoignages et militant communiste jusqu’à son dernier souffle.
Son parti était celui de la libération du peuple réunionnais, car comme de plus en plus d’entre nous, Lucien Biedinger était convaincu qu’un jour ou l’autre, le peuple réunionnais assumera pleinement toutes ses responsabilités dans son pays, La Réunion.
Ce mot d’ordre si souvent rappelé venait de ses années d’expériences de militantisme, forgées aux cœurs des luttes du peuple réunionnais en tant que compagnon de route de Paul Vergès.
A la fin des années 1960, Lucien Biedinger a découvert La Réunion en tant que Volontaire à l’Aide Technique (VAT). Dans le cadre de son service national, il fut nommé professeur de philosophie au Lycée de l’Immaculée Conception à Saint-Denis. Il vit rapidement la réalité de La Réunion, sous le règne de l’oppression du peuple réunionnais par un régime qui avait remplacé le droit de vote par la fraude massive, les violences, les prisonniers politiques. Il s’engagea au sein du groupe Témoignages Chrétien de La Réunion aux côtés notamment de Reynolds Michel. Ce progressisme déplaisait au pouvoir. Décision fut prise d’expulser Reynolds Michel et Lucien Biedinger. Ce fut un autre appelé du contingent de l’époque, Alsacien comme lui, qui signifia à Lucien Biedinger son expulsion : Denis Kessler, futur dirigeant du MEDEF. Les communistes furent ceux qui manifestèrent leur solidarité contre cette injustice. Dans cette épreuve se forgea une relation sans faille entre Lucien Biedinger et le secrétaire général du PCR, Paul Vergès.
C’est derrière les barreaux d’un cachot que Lucien Biedinger termina son service national. Dès sa libération, il n’eut qu’une préoccupation : revenir à La Réunion.
Alors qu’une carrière de professeur de Philosophie lui tendait les bras dans son Alsace natale, Lucien Biedinger revint avec son épouse Simone. Ils avaient décidé de venir apporter leur soutien à la cause du peuple réunionnais. Dès leur arrivée, une campagne de presse visait à empêcher l’embauche de Simone Biedinger qui recherchait un emploi d’infirmière. Lucien Biedinger était alors secrétaire de Paul Vergès, et il était donc à ses côtés quand le Parti communiste réunionnais conquit ses premières positions de pouvoir.
Après avoir animé Témoignages Chrétien de La Réunion aux côtés notamment du Père René Payet, il fut nommé à cette responsabilité à Témoignages. Responsable pendant plus de 20 ans de la sortie quotidienne de notre journal, Lucien Biedinger était un militant très disponible au sein de la Section communiste du Port. Il mettait un point d’honneur à appliquer scrupuleusement les décisions de la Direction du Parti, et prenait du temps à en expliquer les enjeux à celles et ceux qui n’arrivaient pas à les comprendre. Cette pédagogie se traduisait dans ses écrits au sein des nombreux articles qu’il publia dans Témoignages.
L’âge de la retraite signifia pour lui de nouvelles activités. En plus de la culture où il était bien connu des militants, il avait pris la responsabilité de s’impliquer dans deux secteurs : la philosophie et le vélo en tant que mode de déplacement. Il fut ainsi la cheville ouvrière du Cercle philosophique réunionnais et du Comité réunionnais de promotion du vélo.
Parallèlement, il continuait à contribuer à la marche de Témoignages, et apportait les réflexions issues de sa longue expérience aux dirigeants du Parti et aux militants de la Section communiste du Port.
Lucien Biedinger est né à 10.000 kilomètres de La Réunion, sur le territoire de l’ancienne puissance coloniale. Malgré le contexte de la répression, il n’a pas hésité à tout quitter pour se mettre au service du peuple réunionnais. A Témoignages et au PCR, nous ne doutons pas que son exemple suscitera de nouvelles vocations.
A son épouse Simone, à ses enfants et petits enfants, à ses proches et amis, le Parti communiste réunionnais adresse ses sincères condoléances."
"C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris, ce jour,
la disparition de Lucien Biedinger, ancien rédacteur en chef de
Témoignages.
Je salue la mémoire d’un homme courageux et fidèle à ses idéaux,
qui a longtemps tenu la plume, aux côtés de Paul Vergès, pour la
défense de ses idéaux concernant la Réunion.
Nous ne partagions pas la même vision pour La Réunion et ce sont
nos âpres combats qui m’ont permis, en des temps d’incertitudes,
d’obtenir l’égalité sociale pour les Réunionnais.
A sa famille, à ses proches et à ses camarades, je présente avec
respect mes plus sincères condoléances".
"Nous avons la douleur d’apprendre le décès de notre camarade Lucien Biedinger, dit Lulu, survenu dans la nuit à son domicile. Il menait ces derniers mois son dernier combat contre la maladie.
Lulu fut rédacteur en chef de Témoignages durant de longues années, et fut tout au long de sa vie très impliqué dans la vie culturelle et politique de La Réunion. Il dirigeait ces dernières années la rubrique des informations culturelles de Témoignages.
A sa femme Simone et à ses enfants, nous exprimons nos plus sincères condoléances."
"Lucien a été un camarade de lutte. Il avait pour devise
« S’lawaeschakampf / la vie est un combat ». Lulu a été de tous les combats pour une société réunionnaise plus juste, un monde durable meilleur. Il n’était pas homme de résignation face à la pauvreté et aux injustices, ce qui lui a valu d’être expulsé de La Réunion ! Il a perpétué sur la terre réunionnaise les valeurs de
courage, de solidarité, héritées de ses grands-parents et parents, résistants au nazisme. J’adresse toute mon affection et mes condoléances attristées à son épouse Simone, leurs enfants Anne Laude, Laurent et Elsa ainsi qu’à tous ses proches."
"C’est avec une grande émotion que j’apprends le décès de Lucien Biedinger. Lulu, comme nous l’appelions tous, a voué toute sa vie à militer pour les valeurs humanistes et progressistes auxquelles il était profondément attaché. Engagé au côté du journal français « Témoignages Chrétien », il a naturellement rejoint à La Réunion l’organe de presse du Parti communiste réunionnais, « Témoignages », dont il est devenu rédacteur en chef. Son nom restera à jamais attaché à ce journal. En toutes circonstances, il a manifesté une fidélité inébranlable à son Parti et à son journal.
Au-delà de ce militantisme, Lulu était aussi un homme impliqué auprès des acteurs culturels et il était très sensible au dialogue inter-religieux. En celà, ses convictions politiques rejoignaient ses convictions philosophiques. Enfin, il avait une passion invétérée pour le vélo. Sa pratique avait valeur d’exemple et il a beaucoup œuvré pour le développement du vélo dans sa ville du Port.
Au moment où il nous quitte, je tiens à saluer sa mémoire et présente à son épouse Simone, à ses filles Anne-Laude et Elsa, à son fils Laurent et à tous ses proches mes très sincères condoléances."
"J’apprends avec tristesse le décès de Lucien Biedinger, ancien rédacteur en chef de Témoignages. Journaliste et militant associatif, Lucien Biedinger illustrait à merveille l’esprit de résistance, refusant toutes formes d’injustice, et défendant une certaine idée de la solidarité, et du bien-vivre ensemble. Il avait également une vision lucide des grands enjeux contemporains, notamment ceux liés à l’écologie et au développement durable, faisant la promotion de l’usage du vélo.La Réunion perd une personnalité brillante, tant par son talent journalistique que par ses idées novatrices et clairvoyantes. A sa famille et à ses proches, j’adresse, en mon nom personnel, et au nom de l’ensemble des Conseillers départementaux, mes condoléances les plus sincères."
"C’est avec tristesse que j’apprends la disparition de Lucien BIEDINGER, ancien rédacteur en chef du journal Témoignages, l’organe de presse du Parti Communiste Réunionnais. Il restera à jamais comme un homme de conviction et d’engagement, dont la plume précise, passionnée et juste était au service de la justice sociale et de l’émancipation des Réunionnais. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à ses camarades."
"C’est avec beaucoup de tristesse que j’apprends le décès de "Lulu". J’adresse mes condoléances à sa famille. Le mouvement syndical réunionnais perd un camarade, qui était toujours disponible et qui était de toutes les manifestations. Je me rappelle du combat Cospar où Lulu était omniprésent. Vu la situation de crise que traverse notre petit pays, nous perdons une voix importante pour construire un nouveau projet réunionnais social, économique avec une meilleure répartition de richesses. Cher Lulu repose en paix."
« La vie ne vaut pas la peine d’être vécue, si ce n’est pour la brûler au service d’une cause qui nous dépasse » (Charles Péguy). Lucien Biedinger vient de nous quitter, et sa vie fut consacrée à une cause, celle de la libération du peuple réunionnais. Et pour participer à cette lutte, il se mit au service de Témoignages dont il assuma la responsabilité de la rédaction pendant de nombreuses années.
Lucien Biedinger était un journaliste, et le privilège de l’âge faisait de lui un de nos doyens. Nous sommes de nombreux journalistes à La Réunion à avoir travaillé à Témoignages avec Lucien, ou tout au moins côtoyé lors de conférences de presse ou reportages. L’âge n’était pas la seule explication au respect qui lui était dû.
Lucien Biedinger rejoint Eric Rakotomanga, directeur d’Imongo Vaovao et président de l’AKFM, et Bruny Payet, ancien directeur de Témoignages, qui nous ont également quittés cette année. Tous trois ont en commun d’avoir été les piliers d’un journal d’opinion respecté dans leur pays. Trois journalistes et aussi trois gardiens de la mémoire des luttes d’un peuple.
Lucien Biedinger travaillait dans un journal d’opinion, et l’opinion portée par Témoignages rejoignait ses plus profondes convictions. Quel qu’en soit le prix, Lucien a toujours assumé ses opinions, et a donné l’essentiel de sa vie à faire vivre un journal fondé par Raymond Vergès, le père de Paul Vergès dont Lucien était un des proches. 6 jours sur 7, Lucien Biedinger assurait la sortie du plus ancien journal de La Réunion, Témoignages, dans des conditions autrement plus difficiles qu’aujourd’hui. Beaucoup de journalistes savaient cela, et vouaient donc à Lucien Biedinger un respect mérité.
Lucien est né à plus de 10.000 kilomètres d’ici. Avec sa femme Simone, ils ont décidé de mettre leur vie au service des combats menés pour la libération du peuple réunionnais. Ce sont des décennies de luttes dont il a été plus qu’un témoin mais un véritable acteur. Il ne fallait pas l’appeler métropolitain ou encore moins métro, il était Réunionnais, zorey et fier de l’être. Au travers de ses actes, il a affirmé son appartenance au peuple réunionnais, et il a veillé sur sa mémoire.
Car dans un pays qui fut une colonie jusqu’en 1946, et où l’accès à l’audiovisuel était interdit aux communistes jusqu’en 1981, Témoignages est bien souvent le seul support relatant la multitude de combats que nos aînés ont mené, pour arracher les droits dont les Réunionnais bénéficient aujourd’hui. Cette histoire n’est pas enseignée à l’école de la République à La Réunion, mais elle est pourtant l’histoire d’un peuple qui vit à La Réunion. Lucien Biedinger était un des transmetteurs de cette histoire, comme le rappelle son engagement aux côtés de Sudel Fuma dans la célébration du 350e anniversaire de la naissance du peuple réunionnais.
Pour accomplir tout ceci, Lucien savait qu’il pouvait compter sur sa famille à ses côtés. Son engagement lui a coûté bien des sacrifices, mais il savait qu’il pouvait compter sur une épouse et des enfants toujours à ses côtés. Du fond du cœur, merci pour tout.
Toujours présent dans les manifestations syndicales et culturelles, Lucien a tenu jusqu’au bout à assumer son engagement : faire entendre la parole des Réunionnais, son peuple d’adoption.
Lucien nous laisse au journal un héritage immense. Il nous appartient maintenant de reprendre le flambeau en sachant que désormais, Lucien ne sera plus là pour nous apporter ses idées et ses articles.
Sois rassuré camarade, nous ne t’oublierons pas, tu restes dans nos cœurs et nos actions. Tu rêvais qu’à l’horizon de tes combats s’éveille une Réunion nouvelle, aux responsabilités assumées par un peuple réunionnais libéré. Faisons que ton nom puisse parvenir à toutes les générations jusqu’à la réalisation de ton rêve.
Lulu, merci pour tout
Na rtrouvé lo frèr
Manuel Marchal
Témoignages