C’est parce qu’elle aime la nature et son indépendance que Virginie a
repris il y a 11 ans l’exploitation de ses parents. Aujourd’hui elle
gère seule une dizaine d’hectares où elle cultive la canne à sucre,
le palmiste et les ananas.
L’année dernière, au mois d’avril, elle a été élue présidente de
l’association des jeunes agriculteurs. Une première pour une femme à
la Réunion et un honneur pour cette jeune femme qui n’a jamais
vraiment souffert du machisme dans ce milieu masculin. Même si elle
avoue qu’au début, les femmes doivent davantage faire leurs preuves
que les hommes.
Aujourd’hui Virginie est appréciée de tous dans la profession et
prend très au sérieux sa fonction de présidente de l’association.
Dans le contexte actuel, elle veut défendre la cause des jeunes
agriculteurs qui ont beaucoup de mal à s’installer.
Sa vie se partage donc entre les champs, le syndicalisme et la
famille. Et si elle parvient à tout gérer, malgré des journées de 12
heures qui commencent à 5 heures du matin, c’est grâce au soutien de
son entourage. Son mari et les grands-mères s’occupent des enfants et
de la maison, ce qui permet à Virginie de se consacrer entièrement à
son métier. Même si pour elle, la famille passe avant tout. Elle
n’hésite pas ainsi à annuler des réunions lorsque ses enfants sont
malades.
Et à la question que conseillerez-vous à une petite fille qui
voudrait devenir agricultrice, elle répond : « de se lancer, quand
on est passionné il y a de la place pour tous, petite fille comme
petit garçon ».