Océan Prévention Réunion (OPR), créé pour "contribuer à réduire le risque d’attaques de requins", a publié un message à l’adresse des surfeurs péi les incitant à s’informer à l’avance des opérations de marquage de requins effectuées par la préfecture. En effet, jeudi dernier, une dizaine de surfeurs se sont retrouvés à quelques mètres seulement d’une opération de marquage en cours.
Après les différentes attaques de requin survenues depuis le début de l’année aux abords des côtes réunionnaises, les autorités ont lancé une vaste opération de marquage. Baptisée CHARC (Connaissance de l’habitat des requins côtiers réunionnais), cette opération vise à marquer un maximum de requins sédentarisés dans la zone allant de la Pointe de la Rivière des Galets à la Pointe des Trois Bassins. Par une petite intervention chirurgicale, deux balises sont placées sur le squale et ces véritables mouchards vont permettre de recueillir de nombreuses données sur les comportements et les habitudes des requins. Le but à terme : réduire le risque d’attaques. Depuis le coup d’envoi de l’opération le 17 octobre dernier, les sorties en mer se sont succédées au rythme de deux par semaine.
Or, selon Océan Prévention Réunion (OPR), le manque d’informations sur les horaires et les endroits des marquages conduit à des situations ubuesques et dangereuses. Jeudi dernier, un groupe de surfeurs pratiquant à Trois Bassins se sont retrouvés à surfer alors qu’une opération se déroulait simultanément.
"Rien qui vous permette de vérifier si une pêche de marquage est en cours ou l’a été les heures précédant votre baignade à cet endroit, si ce n’est la visibilité des dispositifs de capture de requins à 300 mètres du pic du spot ! Ce n’est pas une blague, c’est la mésaventure racontée par de nombreux témoins ce jeudi 10 novembre (...)", s’insurge l’association. Scandalisé par l’absence de panneau d’information ou de gendarmes expliquant qu’une opération est en cours, l’association explique ne pas comprendre la réponse qui aurait été faite par les autorités, soulignant l’absence "d’appâtage".
Qualifiant cette situation "d’incroyable farce", OPR s’interroge sur les risques encourus par les surfeurs pratiquant à proximité. "Quelle est la portée des systèmes de capture (qui, je vous le confirme, comportent bel et bien des hameçons avec des appâts au bout) utilisés par les pêcheurs sous l’égide de spécialistes mandatés ? Quelle est la rémanence du pouvoir attracteur d’un tel système ? Qui est en charge de la communication et de l’information aux usagers de la mer du calendrier des opérations de marquage ? ". Face à ces questions, OPR invite les surfeurs à se renseigner et à communiquer pour "déjouer les pièges qui se dressent entre nous et notre passion de la mer". "Amis surfeurs, armez vous de patience, de solidarité et d’extrême prudence, car il semble bien que dans la série des improbables mises en danger de la vie d’autrui, vous n’avez pas fini d’être les victimes de l’ignorance et l’incompétence des gestionnaires du problème Requin à la Réunion. ", conclut l’association.