Le jour du décès de sa nièce, Annette a dû attendre, en compagnie des gendarmes, qu’un médecin soit disponible afin de certifier le décès. Une attente interminable, mais ce cas n’est malheureusement pas isolé.
Il y a un mois, Annette découvre le décès de sa nièce, dans son appartement. Pendant de longues heures, elle attendait qu’un médecin se libère pour déclarer le décès, permettant à la famille de démarrer les démarches administratives. "Dans cette situation-là, on a fait très mal. Je ne souhaite ça à aucune famille. Tant qu’il n’y a pas de médecin, il n’y a pas de démarches," déclare-t-elle.
Une situation qui se trouve être de plus en plus fréquente sur notre île. Aurélien Centon, élu départemental, dénonce depuis de nombreuses années cette problématique : "On a établi une petite liste de médecins volontaires. Mais aujourd’hui je relance mon appel, le temps qu’on trouve une vraie solution durable."
Cette liste regroupe 5 médecins sur toute l’île. Parmi eux, le docteur Selvam Chanemougame, médecin généraliste. Pour lui, le problème est structurel : "le problème c’est que quand on quitte le cabinet, nos patients attendent aussi. Il faut trouver des solutions pour arranger tout le monde."
La ministre déléguée des Professions de la Santé, Agnès Firmin Le Bodo, affirme que la situation est "inhumaine". "Lorsque l’on s’organise, on y arrive. Je crois que les médecins sont à travailler avec les collectivités et les autres acteurs. D’ailleurs, une expérimentation pour l’accès des soins au-delà de 18h est en cours au niveau de 21 départements, après son évaluation, elle sera généralisée sur tout le territoire français," assure la ministre.
L’ARS s’est penché sur le sujet, des rencontres avec les élus du Département sont prévues dans le but de créer une équipe mobile de médecins.