Un rassemblement a été organisé ce dimanche devant le tribunal de Champ Fleuri. Citoyens, associations et élus appellent les pouvoirs publics à agir sur le sujet.
Ce sont 70 femmes qui ont perdu la vie sous les coups de leur compagnon depuis le début de l’année en France. La Réunion fait partie des départements les plus concernés par les violences conjugales. Ce sont 5 plaintes déposées chaque jour dans l’île pour des faits d’agressions dans le cadre familial.
Martine Nourry, organisatrice du rassemblement devant le tribunal de Champ Fleuri ce dimanche après-midi, explique les raisons de la mobilisation : "Je l’ai lancée et on l’a organisée avec des associations et d’autres citoyens volontaires. On a 4000 cas de maltraitance d’enfants par an à La Réunion, et il y a eu sur 6 ans, 15 000 affaires de Justice par rapport à de la maltraitance. C’est beaucoup ! Comment peut-on envisager construire une société quand la société ne prend ni soin de ses enfants, ni de ses femmes ?"
Elle déplore le manque d’actions mises en place : "On n’a aucune intervention du gouvernement. Les femmes quand il y a de la violence chez elle, il faut qu’elles parlent. Pour en parler, il faut du personnel, des assistantes sociales, des éducateurs pour les enfants qui peuvent aussi parler, du monde sur les tribunaux pour accompagner les victimes. La réalité est que tous ces services sont en train de disparaître."
Martine Nourry explique que le rassemblement est organisé devant le tribunal de Champ Fleuri pour faire passer un message : "Il y a du laxisme parfois sur des décisions de Justice. Il y a des femmes qui nous disent qu’elles veulent porter plainte mais si c’est pour que l’agresseur ressorte dans deux ou trois mois."