Antenne Réunion / Dominique
Une octogénaire saint-pauloise s’est fait expulsée de chez elle ce matin. Sa parcelle a été préemptée par la SEDRE (société d’Équipement du Département de la Réunion) afin d’y construire un chemin et des logements.
L’expulsion a commencé ce mercredi 30 avril 2025 à 7h. Le sous-préfet de Saint-Paul, le directeur de la SEDRE, cinq gendarmes et plusieurs huissiers se sont rendu au domicile de Lucette, 84 ans, pour procéder au déménagement de sa case.
“C’est 53 ans de la vie de ma mère qui part dans trois conteneurs”, se désole son fils Dominique. “Nous n’avons pas été traités avec humanité, nous allons aller en révolte”, prévient le fils de l’octogénaire. “Un collectif se met en place avec une pétition et on va voir quelle action mener avec notre avocat”. Cette expulsion inquiète Dominique. Sa mère a vécu plus de 50 ans dans sa maison de Saint-Paul et y a tous ses souvenirs : “Pour l’instant, elle tient le coup, mais elle va craquer”.
En 2011, la maison a été vendue aux enchères et la SEDRE a exercé son droit de préemption afin d’y réaliser un projet d’aménagement public. Selon Dominique, la SEDRE a alors 5 ans pour exercer l’objet de la préemption. Les travaux n’ayant toujours pas commencé, Dominique et sa mère font valoir un droit de rétrocession.
“Il a reçu une fin de non-recevoir de la justice pour ce droit de rétrocession”, indique Yannick Payet Fontaine, directeur de la SEDRE. Que va devenir le terrain sur lequel habitait Lucette ? “Cette parcelle entre dans un projet d’aménagement d’intérêt général et d’utilité publique, la création d’un programme de logement et d’une voirie”, répond le directeur de SEDRE. Les études de faisabilité du projet devraient commencer dès que Lucette aura quitté la parcelle.
La SEDRE a proposé une offre de relogement temporaire dans un hôtel, à Lucette. “Ils ont prévu juste trois jours en hôtellerie”, dénonce Dominique, qui ne compte pas en rester là. “Je n’avais pas traité cette affaire sur le plan politique, mais je vais le faire maintenant !”