Alcool et Rivotril : voilà un cocktail explosif que nombre de Réunionnais consomment pour échapper à leurs problèmes quotidiens ou pour satisfaire une dépendance dont ils ne parviennent plus à se défaire. Des toxicomanes ont accepté de livrer leurs témoignages à Antenne Réunion. Dans notre département, ce sont près de 30 000 boîtes de médicaments qui sont vendues chaque année et détournées de leur usage médical.
Ce problème de santé publique touche de nombreux jeunes. Pour enrayer ce phénomène, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire et des Produits de Santé (AFSSAPS) a décidé de modifier la prescription du Rivotril à compter du 15 mars 2012. Seuls les neurologues et les pédiatres auront désormais le droit de prescrire ce médicament.
Dans les colonnes de la rubrique Faits Divers, il n’est pas rare de lire que des individus, sous l’emprise de l’alcool et des médicaments, ont commis des actes de violence. A la Réunion, le trafic de médicaments est important. De nombreux jeunes testent le mélange alcool/Rivotril en pensant découvrir de nouvelles sensations. Mais ils deviennent dépendants à ces produits. La consommation de ces substances désinhibe et peut même pousser les personnes à adopter un comportement agressif, dangereux pour elles et pour leur entourage.
Difficile de se sortir de ce cercle vicieux. Dans plusieurs cas, les personnes dépendantes qui ont pris l’habitude de consommer de l’alcool et des drogues passent par la case prison. Il est toujours possible de s’en sortir mais comme le confirment les personnes interviewées dans la vidéo jointe, il faut beaucoup de volonté et l’aide d’autrui pour remonter la pente. Le Rivotril fait beaucoup de ravages dans notre département, du fait notamment de sa grande accessibilité. Le produit est en effet importé de Madagascar ou commandé sur Internet. Le marché noir est aussi alimenté par le trafic de fausses ordonnances.
Sur ce dernier point, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire et des Produits de Santé a décidé de renforcer les mesures de contrôles. D’ordinaire administré aux patients souffrant de crises d’épilepsie, le médicament est associé à d’autres produits et à l’alcool. Détourné de son usage médical, le Rivotril peut alors engendrer d’importants problèmes physiques.
Plusieurs associations oeuvrent au quotidien pour accompagner et conseiller les personnes dépendantes aux drogues et aux médicaments. A Saint-Paul, le centre Kaz’Oté accueille chaque année près d’un millier de personnes qui souhaitent s’en sortir.
Découvrez dans la vidéo jointe, les témoignages de personnes souffrant d’une forte dépendance au Rivotril. Sous couvert d’anonymat, ces personnes ont livré leur expérience, pour Antenne Réunion.