L’IRD a publié les nouvelles observations de l’étude CHARC à La Réunion. Elles font état de la fréquentation saisonnière des côtes de l’île par des requins-tigre et bouledogue.
Les nouvelles observations du programme CHARC (Connaissance de l’Habitat des Requins Côtiers) ont été communiquées par l’IRD de La Réunion. Dans le cadre de cette opération, 82 requins ont été marqués entre 2011 et 2013.
Elles démontrent que la présence des requins-tigre et bouledogue est saisonnière. Ces derniers sont plus nombreux l’hiver. Des pics de fréquentation ont été enregistrées au cours des mois de septembre-octobre et mars-avril, lors des périodes de transitions. Pour les chercheurs,ce phénomène cyclique pourrait correspondre aux comportements de reproduction.
Parmi les informations obtenues ces derniers mois, la confirmation des déplacements à longue distance des requins-tigre. Un spécimen marqué à La Réunion a en effet été pêché sur la côte ouest de Madagascar, à plus de 2000 km de là où il a été capturé pour la première fois.
La migration serait donc un comportement commun à cette espèce. Les requins-tigre se trouvant à proximité des côtes de l’île feraient donc partie d’une vaste population se déplaçant au moins dans l’océan Indien.
Le requin-bouledogue est lui connu comme un squale fidèle à une même zone. Pourtant, cette espèce serait capable de longues migrations. Un de ces squales a été détecté à plus de 150 km au large de l’île. Cette observation en cours de vérification pourrait se révéler être le plus long déplacement enregistré pour cette population.
De long déplacements côtiers de requins-bouledogue ont été enregistrés. Un spécimen marqué à St-Gilles a été repéré à 100 km de sa zone de capture. Deux autres, capturés à 300 mètres de profondeur ont été retrouvés à 8 km au large de l’île.
Des échanges entre les sous-populations de requins-bouledogue de l’océan Indien restent encore à être confirmée. Le programme CHARC mènera des analyses génétiques dans ce sens.
Les collecte des données sur les conditions environnementales et biologiques de l’écosystème marin réunionnais s’achèvera en novembre. Les résultats seront par la suite analysés au cours de l’année prochaine.