Pour exprimer leur colère contre les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement en matière de sécurité routière, les 1500 motards réunionnais ont choisi l’humour. L’exhibitionnisme au service de l’indignation : un mode d’action original qui a fait son effet. Dénudés sous les fameux gilets jaunes préconisés par l’Etat, les conducteurs de deux-roues ont fait un défilé remarqué dans les rues du chef-lieu ce samedi.
La Fédération des Motards en Colère de la Réunion (FFMC974), à l’initiative de la mobilisation des motards sur l’île, attendait entre 500 et 1000 participants ce samedi. La manifestation a rassemblé largement au delà des espérances avec 1500 motards qui ont pris d’assaut les routes du chef-lieu. Autocollants provocateurs, tenues légères, et klaxons : l’objectif était de se faire remarquer pour faire entendre leur cause.
Le mot d’ordre est clair : protester contre "la politique de répression routière" menée par le gouvernement, tout du moins jugée comme tel par les deux roues. Le ton quant à lui se veut railleur et ironique, ambiance conviviale à la clé.
Au coeur de la grogne des conducteurs de ces grosses cylindrées : les récents dispositifs de sécurité routière annoncés par le ministre Claude Guéant, destinés à réduire les statistiques dramatiques de tués sur les routes. Le port obligatoire du gilet jaune est particulièrement décrié par les motards. "Inutile", "Absurde", les motards ne comprennent pas la protection que peut leur offrir ce vêtement si léger. Alors ils ont décidé de s’en moquer ouvertement...en le portant parfois les fesses à l’air.
A 10h30, le préfet Michel Lalande a dû être surpris de trouver à sa porte une délégation d’hommes en slip. Un entretien express d’une dizaine de 10 minutes et la remise d’une lettre au Préfet. "Le temps a été constructif, reste à savoir si les dirigeants vont savoir nous entendre", c’est la vraie question posée par Gilles Ecormier, président de la Fédération à la Réunion. Prêts à se mobiliser de nouveau si nécessaires, les bons chiffres de ce samedi présagent d’éventuelles nouvelles actions.
