Des images montrent qu’une fois rapatriés dans leur pays, certains seraient migrants sri-lankais seraient victimes d’agression de la part de policiers. Les demandeurs d’asile actuellement sur notre île craignent être l’objet de représailles.
Neuf mois après son arrivée sur l’île à bord d’un radeau de fortune, un demandeur d’asile sri-lankais accepte de parler pour la première fois des raisons politiques qui l’ont poussé à fuir son pays.
Aujourd’hui toujours dans l’attente du droit d’asile, il craint pour sa vie s’il devait retourner au Sri Lanka. Il a décidé de raconter ce qui était arrivé à deux de ses amis, eux aussi débarqués à La Réunion, mais qui ont dû être renvoyés chez eux.
"Un de mes amis que l’on voit sur cette photo a disparu. L’autre a été attrapé et on lui a coupé les pieds. J’avais moi-même tenté de fuir le Sri Lanka pour l’Australie. Mais quand j’ai été renvoyé, les policiers m’ont attrapé et m’ont frappé jusqu’à me fracturer les pieds."
Sur ces images, l’ancien demandeur d’asile passé par La Réunion est alité, les jambes en sang. Jaya, une autre réfugiée dans l’attente de l’asile politique a elle aussi décidé de raconter son calvaire.
"Mon père, ma mère et mes deux frères ont été assassiné sous mes yeux. Un troisième frère accusé de combattre pour l’indépendance du Sri Lanka ainsi que mon mari ont été enlevés. J’ai voulu témoigner devant les Nations unies, j’ai manifesté et fait une grève de la faim pour les retrouver. Mais on m’a menacé, alors j’ai été obligée de fuir."
Si pour la première fois les langues se délient, c’est d’abord grâce à cet homme en visite sur l’île. Thiruchchoti Thirukulasingam est un réfugié politique français d’origine sri-lankaise depuis 1979. Intervenant officiel au conseil des Droits de l’Homme des Nations unies de l’Union européenne, il est venu rappeler que le Sri Lanka est en guerre depuis 70 ans. Que la répression est réelle comme les dangers pour la vie des demandeurs d’asile.
"On est mieux chez nous, ce n’est par pour des raisons économiques. Les gens ont pris des risques de quitter ce pays parce qu’ils le fuient. Tout le monde doit comprendre pourquoi on fuit notre pays."
Aujourd’hui à La Réunion, 130 Sri-lankais ont déposé une demande d’asile. 20 familles ont pu scolariser leurs enfants. Seulement 7 personnes ont pu obtenir le statut de réfugié politique.