À La Réunion plus encore qu’en métropole, les femmes isolées sont davantage concernées par la pauvreté que les hommes. "Elles vivent en effet bien plus souvent seules avec leurs enfants (une femme sur cinq), ce qui les expose fortement à la pauvreté" explique l’INSEE.
Dans le cadre d’une étude portant sur la précarité des femmes à La Réunion, l’INSEE rélève que les femmes isolées sont plus exposées à la pauvreté.
"Plus elles ont d’enfants, plus leur risque de pauvreté augmente. Ces mères isolées sont moins souvent titulaires d’un diplôme qualifiant et davantage à l’écart de l’emploi. En revanche, les femmes de moins de 60 ans vivant seules sont moins souvent concernées par la pauvreté que les hommes seuls" explique l’INSEE dans le cadre de cette enquête.
Par ailleurs, les Réunionnaises occupent plus rarement un emploi que les Réunionnais.
Cet emploi est souvent plus précaire et moins rémunérateur : "en 2015, le revenu salarial des Réunionnaises est inférieur de 14 % à celui des Réunionnais".
En 2015, à La Réunion comme en métropole : "la population de 15 ans ou plus est davantage constituée de femmes (53 %) que d’hommes".
"En revanche, la population réunionnaise est plus féminisée qu’en métropole entre 25 et 44 ans : les femmes y représentent 54 % contre 51 %. Les Réunionnaises de 15 ans ou plus sont davantage exposées à la pauvreté monétaire que les Réunionnais et que les métropolitaines, de par leur insertion sur le marché du travail et leur situation familiale moins favorables".
En 2017, à La Réunion, seules 43 % des femmes de 15 à 64 ans ont un emploi, contre 52 % des hommes. "Plus nombreuses que dans les régions métropolitaines, les moins diplômées sont les plus éloignées du marché du travail".
"De surcroît, la parentalité, plus fréquente et plus précoce à La Réunion, constitue souvent un obstacle à la prise d’un emploi et creuse les écarts entre les femmes et les hommes. Ainsi, les jeunes femmes de 25 à 29 ans sont nettement moins en emploi (42 %) que les jeunes hommes (55 %). En métropole, celles-ci sont bien plus nombreuses à occuper un emploi (70 %). L’écart entre femmes et hommes y est donc moins marqué qu’à La Réunion".
"Les Réunionnaises vivent moins souvent en couple que les métropolitaines (57 % contre 63 % des femmes). Ainsi, 59 000 mères élèvent seules leurs enfants à La Réunion, une situation deux fois plus fréquente qu’en métropole (21 % contre 9 %, figure 1). En comparaison, très peu d’hommes sont à la tête d’une famille monoparentale (4 % à La Réunion)".
La situation réunionnaise est comparable à celle des autres DOM : "26 % des femmes vivent seules avec leurs enfants aux Antilles et en Guyane. À La Réunion, comme ailleurs en France, le nombre de familles monoparentales a augmenté régulièrement au cours des trente dernières années".
Les maternités et les départs du domicile parental sont plus précoces pour lesjeunes Réunionnaises : une femme de 20 à 30 ans sur quatre a été mère avant l’âge de 20 ans à La Réunion contre seulement une femme sur vingt-cinq en métropole. Aussi, entre 20 et 24 ans, 6 % des Réunionnaises vivent déjà seules avec leurs enfants, soit trois fois plus qu’en métropole.
Les femmes vivant seules avec leurs enfants sont plus souvent pauvres : "61 % vivent sous le seuil de pauvreté à La Réunion en 2015, contre 44 % des hommes en familles monoparentales et 34 % des couples avec enfants (figure 2). Plus le nombre d’enfants est élevé, plus le taux de pauvreté est important : il culmine à 79 % pour les mères seules avec trois enfants ou plus".
"En effet, les mères isolées cumulent les facteurs de risques de pauvreté. Leur faible niveau d’études (une sur deux seulement dispose d’un diplôme qualifiant) et la problématique de la garde des enfants constituent des freins à leur insertion professionnelle : seules un tiers sont en emploi".
Le niveau de vie mensuel médian d’une famille monoparentale avec une femme à sa tête atteint 910 euros par unité de consommation, contre 1 130 euros lorsqu’un homme est à sa tête. L’écart de niveau de vie entre sexes est plus fort chez les familles monoparentales composées d’un ou deux enfants que pour celles de trois enfants ou plus.
Les prestations sociales (minima sociaux, prestations familiales et prestations logement) constituent une part importante du revenu des mères vivant seules : 29 % pour les mères vivant avec un enfant, 41 % avec deux enfants et 68 % avec trois enfants ou plus. En comparaison, les prestations sociales représentent 11 % des revenus pour un couple avec enfants, et 15 % pour les femmes ou les hommes vivant seul(e)s. Deux tiers des mères isolées perçoivent des minima sociaux, pour un tiers des pères isolés.
(Source : INSEE - Réunion)