Le POSEI devrait mener à la diversification des productions agricoles à La Réunion, une perspective qui inquiète les planteurs de l’île.
La réforme du POSEI (Programme d’Options Spécifiques à l’Eloignement et à l’Insularité) provoque beaucoup d’inquiétudes chez les agriculteurs. Même si les aides financières sont maintenues pour la période 2014-2020, de nombreuses mesures mènent les agriculteurs à se poser des questions sur l’avenir de l’agriculture à La Réunion.
Pour Philippe Labro, président du directoire Téréos OI, il est important d’insister sur les spécificités de La Réunion auprès du commissaire européen : "Il faut continuer ici à soutenir toutes les productions, c’est vrai pour la canne, l’élevage et la culture des fruits." Il rappelle l’utilité du dispositif européen : "le POSEI est important pour maintenir la compétitivité."
Fred Naze, un planteur à Sainte-Marie, le maintien des aides est une bonne nouvelle. "C’est une bonne solution", déclare-t-il, "on avait peur que ça disparaisse." Pour cet agriculteur, recevoir cette aide est indispensable. "Cela apporte une garantie pour qu’on puisse travailler dans de bonnes conditions", explique-t-il. "Si ça s’arrête, on ne tiendra pas car nous avons beaucoup d’augmentation des charges", assure Fred Naze.
La réforme POSEI a aussi pour objectif de pousser les agriculteurs à diversifier leurs productions. "Je me suis essayé au maraîchage pendant un an ou deux, mais ça coûte plus cher en eau, insecticide, fumier que la canne", déplore Fred Naze.
Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER (Confédération générale des planteurs éleveurs de la réunion), assure que pour éviter de déséquilibrer le secteur, la canne à sucre doit garder son rôle prépondérant. "La canne est le pilier de l’économie agricole", déclare Jean-Yves Minatchy, "nous devons garder notre modèle actuel."