Les agriculteurs refusent de signer la charte du goyavier qu’ils considèrent comme un frein pour la filière car elle décrit l’espèce comme envahissante.
La Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement a rédigé la charte de bonne pratique du goyavier en partenariat avec le Parc National et les associations de producteurs du fruit. Mais les agriculteurs ne veulent pas la signer car dans le processus, ils reconnaîtraient le goyavier comme une plante exotique envahissante.
Sylvie Picard, porte-parole du collectif des agriculteurs de la Plaine des Palmistes, pense que cette charte est un "frein pour l’expansion économique de la filière". "On ne finance pas une culture envahissante, on finance un fruit, on finance de l’agriculture", rappelle-t-elle.
La charte demande aux agriculteurs d’entretenir les plants et ne pas nuire aux espèces exotiques environnantes. Pour Philippe, un des agriculteurs de goyaviers de la Plaine des Palmistes, ces méthodes de travail sont déjà mises en place. Les producteurs placent par exemple une plante de couverture de sol pour éviter une prolifération non contrôlée des goyaviers.
Le fruit a suscité un véritable engouement chez les agriculteurs ces dernières années. Avec le goyavier, on peut faire faire des meubles, de la confiture ou encore du savon.
Jean-Yves Minatchy, président de la Chambre d’Agriculture dénonce lui aussi cette charte : "C’est une filière qui prend une grande dimension économique alors pourquoi mettre des bâtons dans les roues de ces agriculteurs ?"
De son côté le Parc National se défend de vouloir restreindre la culture de ce fruit. Daniel Gonthier, président du Parc National de La Réunion explique : "Nous allons aider la filière goyavier à se structurer, c’est-à-dire aujourd’hui continuer à aider les agriculteurs à transformer le goyavier."
Les agriculteurs demandent une révision de la charte, leur souhait est d’y voir figurer des exigences correspondant à la réalité du terrain.