Cela fait plus d’un mois qu’ils campent devant les grilles du Département. Les ex-salariés de l’Arast ne décolèrent pas et se disent prêts à aller jusqu’au bout pour faire entendre leurs revendications. Depuis le début de la mobilisation en novembre dernier, les travailleurs sociaux ont organisé plusieurs actions pour interpeller les élus du Conseil Général et obtenir le soutien de l’opinion. Ils estiment aujourd’hui que seule la grève de la faim pourra "susciter un sursaut de conscience" du côté des politiques.
La détermination des ex-salariés de l’Arast reste intacte. Depuis 44 jours, les travailleurs sociaux dorment devant les grilles du Conseil Général, dans l’espoir d’accélérer la procédure judiciaire enclenchée il y a plus d’un an, et obtenir leurs indemnités de licenciement.
Dans un courrier adressé au Préfet de la Réunion, le Collectif des ex-Arast rappelle que la liquidation de cette association de 1200 salariés s’est faite dans l’indifférence la plus totale. La comparaison est aussi faite avec d’autres entreprises françaises en difficultés : les travailleurs sociaux soulignent en effet la mobilisation des autorités et des politiques pour les sociétés Sea France et l’usine de fabrication de pneus Continental.
Face au silence des autorités, six personnes ont décidé d’entamer une grève de la faim pour donner plus de poids au mouvement de protestation : l’ex-salariée de l’Arast Mimose Libel, le Secrétaire Départemental de la CFTC Paul Junot, la conseillère municipale de l’opposition Carmen Allié, Jacques Zéphir (membre du Front de Gauche), Patrick Fary (associatif) et plus récemment l’ancien journaliste et écrivain Jules Bénard affichent clairement leur soutien aux travailleurs sociaux.
Certains d’entre eux sont en grève de la faim depuis 22 jours maintenant. Condamnant " le manque d’efficacité des politiques face au choc causé par cette liquidation massive", les grévistes jugent aujourd’hui que la grève de la faim sans limite constitue le seul moyen pour faire bouger les choses. Les ex-salariés de l’Arast qui campent devant le Conseil Général incriminent une fois de plus la Présidente Nassimah Dindar, qui selon eux, "refuse une sortie de crise". La Présidente du Département a promis une nouvelle réunion aux travailleurs sociaux au mois de janvier. Les grévistes attendent ce nouveau rendez-vous avec impatience.