L’usage des téléphones portables pourrait être interdit à l’école primaire pour les enfants de six à dix ans, a annoncé lundi la Ministre de la Santé Roselyne Bachelot, dans le cadre des conclusions de la table ronde
Les parents qui comptent sur le
téléphone portable du “petit” pour savoir à quelle heure il sort de l’école où ce qu’il fait à la récréation devront peut-être se replonger dans l’incertitude.
Roselyne Bachelot a annoncé hier la probable interdiction des portables dans les établissements scolaires.
Ce sont les enfants entre 6 et 10 ans qui sont les premiers concernés. L’interdiction devrait être étendue aux collégiens.
Le “Grenelle des ondes”, alias la table ronde “fréquence, santé environnement”, s’est prononcé hier pour une interdiction totale des téléphones portables dans les écoles primaires et maternelles.
Actuellement, une telle interdiction est possible, mais elle est du ressort du chef d’établissement. Il s’agirait de généraliser cette interdiction, au moins jusqu’au collège.
Qu’est-ce que le "Grenelle des ondes" ?
Le 23 avril dernier s’est ouvert une série de trois rencontres sur la téléphonie mobile, organisées par le Ministère de la santé. Cette « Table ronde Radiofréquences, santé et environnement », plus souvent appelée Grenelle des antennes ou des ondes, réunit opérateurs de téléphonie, organismes publics, élus, représentants des collectivités territoriales, fabricants de téléphones mobiles, associations et organisations syndicales.
Les discussions portent sur les dangers pour la santé humaine, réels ou suspectés, des ondes radio émises par les téléphones, les antennes relais et les appareils Wi-Fi.
C’est le Premier Ministre, François Fillon, qui a voulu cette série de rencontres, dans un contexte où l’inquiétude monte face à ces antennes qui fleurissent et arrosent leur environnement en ondes radio. Sont-elles dangereuses pour la santé ? Beaucoup le craignent et parfois, s’en plaignent devant les tribunaux, parlant de nausées et de maux de tête.
Au nom du principe de précaution la justice leur donne souvent raison et le démontage d’antennes génère une autre inquiétude, celle des pouvoirs publics et des opérateurs de téléphonie de voir l’irrationnel l’emporter sur la raison.
Le ministère de la Santé vient de lancer une série de discussions sur les effets sur la santé des ondes radio, en particulier celles de la téléphonie mobile. Opérateurs et associations de défense des consommateurs sont réunis pour décider s’il faut légiférer, interdire, avoir peur ou être rassuré. La science sera la grande absente de ces débats, par manque de preuves claires et parce que les scientifiques n’ont pas été invités.
Il faut "des offres spécifiques destinées aux jeunes" avec "des appareils qui ne peuvent s’utiliser qu’avec l’oreillette" ou des téléphones "qui ne permettent l’utilisation qu’en SMS", a également souhaité Roselyne Bachelot, lors d’une conférence de presse
"Il ne s’agit pas d’interdire la détention" mais d’instaurer le principe de précaution car les expositions aux ondes par téléphone portable sont considérablement plus élevées que les antennes", a rajouté la Ministre. "Nous avons des expositions qui atteignent 10.000 fois l’exposition des antennes relais".