Antenne Réunion
Dès l’aube ce vendredi, les agents pénitentiaires ont installé un barrage filtrant à l’entrée de l’établissement de Domenjod.
Ils alertent sur leurs conditions de travail qu’ils jugent de plus en plus insoutenables :
« Le manque de personnel, de sécurité sur l’établissement. Le personnel est aujourd’hui en burn-out ».
Des surveillants débordés, à bout de souffle et en sous-effectif. Sur 216 personnels, il manque 25 agents. En cause : des départs en retraite non remplacés et des arrêts maladies. Pour pallier les absences, les agents sont rappelés pendant leurs jours de repos et pendant leurs vacances.
« La surpopulation carcérale entraîne plusieurs problématiques comme la violence, du trafic. Récemment on a eu des prises de portables très importantes sur des fouilles. On a même du trafic de drogues au sein de l’établissement. Le quartier femme est complètement surchargé avec 50 femmes incarcérées dont beaucoup de mules », souligne Vincent Pardoux Secrétaire régional FO justice Réunion Mayotte.
« Aujourd’hui, on réclame la création d’un nouvel établissement sur l’île car le parc pénitentiaire à La Réunion n’est plus suffisant », selon Alexandre Vissouvanadin Secrétaire régional UFAP UNSA justice Réunion-Mayotte.
Un taux d’occupation de 155%, des cellules partagées 4 détenus parfois pour des dizaines d’années : « On a des peines de plus en plus longues. On peut éventuellement jouer là-dessus sur un mécanisme de régulation carcérale. À l’issue des peines, les détenus puissent sortir, sous le contrôle d’un juge, afin d’éviter cet effet de surpopulation », Julia Couturier présidente du conseil national des barreaux.
Les syndicats sur le terrain préviennent, si rien n’est fait, le mouvement pourrait durcir dans les prochains jours.