Depuis une semaine, l’usine de Bois-Rouge est bloquée par les planteurs qui remettent en cause le protocole de prélèvement de la canne. Le syndicat du sucre de La Réunion monte au créneau et dénonce une situation qui pénalise autant les industriels que les agriculteurs.
L’usine de Bois-Rouge ainsi que les plateformes de l’Est et du Nord sont bloquées par les planteurs depuis une semaine. Résultat, les agriculteurs n’ont pu livrer leurs chargements depuis sept jours. Les négociations consécutives n’ont pas abouti à un accord entre les usiniers et les planteurs grévistes.
La situation reste tendue et le syndicat du sucre de La Réunion réagit dénonçant une instrumentalisation d’un problème technique "à des fins politiques". Dans un communiqué, le syndicat précise que "la question de l’écoulement occasionnel de quelques gouttes de jus lors du prélèvement d’échantillons de canne réalisée dans des conditions très spécifiques est purement technique" et qu’elle ne "concerne qu’un nombre extrêmement réduit de planteurs car elle ne se pose que sur moins de 1% des chargements".
Pour le syndicat, "cette question, qui aurait normalement dû être traitée sur un plan purement technique, dans le cadre du Centre Technique Interprofessionnel de la Canne et du Sucre (CTICS), a été montée en épingle et instrumentalisée par un groupe très minoritaire de planteurs à des fins politiques en vue des élections de la Chambre d’Agriculture en Janvier 2013".
Un blocage que dure depuis une semaine "entravant ainsi la liberté du travail, en contradiction avec le droit de manifester et paralyse la filière qui procure plus de 12 000 emplois à l’économie réunionnaise".
Ainsi, les industriels précisent qu’un accord ne pourra être signé que "dans le respect" des conditions suivantes :
- Le protocole du CTICS doit être respecté
- Aucune indemnisation ne peut avoir lieu du fait d’une amélioration technique
- Seuls les membres du CTICS, réunis en Conseil d’Administration, peuvent être parties signataires à un accord. Ce Conseil d’Administration ne peut se réunir que dans des conditions sereines et en l’absence de toute pression extérieure.
Le syndicat du sucre rappelle que "40 000 tonnes de cannes coupées, représentant une recette globale pour les planteurs de près 3,2 millions d’euros, sont en train de pourrir dans les remorques et les champs", pénalisant ainsi les planteurs.