Joël de Palmas, docteur en histoire contemporaine, évoque l’évolution du syndicalisme à La Réunion.
"Vu les circonstances on aurait pu espérer une mobilisation plus large à cause des réformes et de la politique en cours. Dans un contexte historique, le syndicalisme n’est pas à son mieux."
"Le fait syndical est incontournable, c’est un corps intermédiaire. Tout le monde en a besoin : les salariés, les chefs d’entreprises. Le mouvement syndical est jeune, d’un siècle et demi. Il y a une crise de croissance, on ne sait pas dans quel sens on va aller demain."
"Les difficultés sont à cause des facteurs comme la division syndicale, la politique et le changement de société."
"Il y a une différence entre le taux de syndicalisation et le poids du syndical. Quel parti politique peut se targuer d’avoir autant d’adhérents ? Nous avons beaucoup eu de loi syndicales. On a l’impression d’être au bout d’un processus et ça bascule dans l’autre sens."
"Les formes que prennent la manifestation : la grève à la SNCF est une nouveauté. La vitesse à laquelle les projets sont présentés. C’est un rythme nouveau."
"Les revendications sociales et étudiantes se rejoignent au même moment, il n’y a pas eu de greffe et de convergence des luttes."
"À l’origine, le mouvement syndical était ouvrier, il est aujourd’hui salarié : la fonction publique, le commerce, le tertiaire."
"La première manifestation en 1973, la première fois que les syndicalistes ont réclamé la départementalisation en 1936, et la demande de l’alignement sur la métropole."