A peine entrée en vigueur, la réforme des retraites de 2010 est corrigée par le plan de rigueur annoncé par le gouvernement hier. Les assurés nés entre 1952 et 1955 vont devoir travailler entre 1 et 4 mois supplémentaires par rapport à ce qui était prévu. Ce changement passe mal auprès des classes de métiers dits "pénibles". Les syndicats locaux dénoncent un plan favorisant les capitaux au détriment de la population et se disent prêts à se mobiliser.
Entrée en vigueur le 1er juillet dernier, la réforme des retraites se trouve déjà réformée par le plan de rigueur annoncé hier par le chef du gouvernement. Le calendrier de relèvement de l’âge de départ va être accéléré. Au lieu d’être repoussé de 4 mois par génération, pour passer progressivement de 60 ans en 2010 à 62 ans en 2018, le délai est avancé à 2017 et le nombre de mois à 5.
Concrètement, dès l’an prochain, les assurés nés en 1952 qui devaient prendre leur retraite à 60 ans et 8 mois devront attendre un mois de plus, ceux nés en 1953 deux mois de plus etc...Cette accélération de l’application de la réforme devrait générer près de 1,3 milliards d’économie en 2014. Globalement, d’ici 2016, 4,4 milliards d’euros devraient être rapportés par cette réforme.
Il y a deux jours, Jean-André, plombier de profession pouvait partir à la retraite à 61 ans et 4 mois. Mais après les mesures de rigueur annoncé par François Fillon, cet ouvrier devra travailler trois mois supplémentaires. Un temps non négligeable pour ce professionnel qui a commencé sa carrière à 16 ans et ressent aujourd’hui les effets d’un travail physique et pénible. "Je trouve ça difficile de devoir travailler plus longtemps", précise Jean-André.
Du côté des syndicats, la pilule passe mal. Pour Yvan Hoarau, secrétaire général de la CGTR estime que ce nouveau plan répond à une logique capitaliste. "Tout est fait pour enrichir les marchés", souligne t-il. Même discours du côté de la CFTC, Paul Junot qui se dit indigné. Les représentants syndicaux envisagent dans l’avenir de mener des actions pour protester contre ces modifications.