Si la mobilisation ce matin a démarré lentement par rapport à Jeudi dernier, cet après midi les affrontements et les opérations de blocage se sont multipliés un peu partout à Saint Denis et à Saint Pierre.
Au total, près de 10 000 personnes ont suivi le mouvement d’après les syndicalistes. La police de son côté confirme 3300 manifestants à Saint Denis et 2200 à Saint Pierre.
Les grévistes ce matin se sont mobilisés dans le calme. Une situation qui a vite évolué dès 13 heures de l’après midi sur le Barachois.
Un groupe de protestataires s’est soulevé devant la Préfecture. La situation dégénère rapidement. Des galets sont lancés par les grévistes endommageant des voitures. Certains tentent de fuir mais restent bloqués dans leurs véhicules alors que d’autres remontent la rue de Paris vers la Cathédrale de Saint Denis où un groupe de personnes s’est réfugié. Les forces de l’ordre chargent pour la première fois en ce début d’après midi, encerclent le périmètre, et stabilisent la situation sur le front de mer.
Parallèlement vers 14 heures, le boulevard Lancastel est le théâtre de nouveaux affrontements entre les policiers et les grévistes. Des poubelles ont été enflammées. Différents mouvements se déplacent dans les quartiers de Saint Denis, notamment vers le Chaudron ou la situation s’aggrave.
Sur place, c’est devant le Jumbo Score qu’un groupe de manifestants se soulève vers 16h30. Ces derniers lancent pierres et bouteilles, et tentent d’entrer par la force dans la grande surface. Une équipe de gendarmes mobiles vient en renfort sur les lieux. Les policiers maintenaient déjà les émeutiers à distances. Ils parviennent pendant un moment à dispercer le mouvement en lançant des bombes acrymogènes. Mais les hostilités reprennent très vite contraignant policiers et gendarmes à quitter le parking après 2 heures d’affrontements.
Au même moment, une cinquantaine de personnes remontait vers le commissariat de Malartic. Ces derniers réclamaient la libération de l’un de leurs confrères, "injustement interpellé par les forces de l’ordre" d’après eux.
Cet après midi a également été ponctuée d’opérations "coup de poing" dans de nombreuses grandes surfaces de Saint Denis et de Saint Pierre.
Dans le sud, le Collectif a immobilisé l’Hyper U et le rond point des Casernes. Suite à l’annonce du licenciement d’une partie des salariés, le COSPAR a bloqué toutes les entrées de la grande surface. Les clients n’ont pas pu sortir de l’établissement jusqu’à ce que le directeur confirme qu’aucunes supressions de postes ne sera effectuées.
Le mouvement s’est prolongé dans la ZAC Canabady.
Dans le Nord-Est, le Carrefour Sainte Suzanne a également été bloqué. C’est précisément Décathlon qui a été envahi. Pour cause, les manifestants accusent la direction de ne pas avoir respecté le droit syndical. Les grévistes ont imposé la fermeture du magasin. Carrefour Sainte Clotilde a également fermé ses portes avant que le Collectif ne fasse pression vers 15h30.
Bilan de cette journée, même si les protestataires n’ont pas été aussi nombreux à manifester que la semaine dernière, ils semblent d’autant plus déterminés à en juger la violence des derniers évènements.