Antenne Réunion
Le papangue de La Réunion, une espèce en danger ! Le nombre d’individus diminue... La Seor alerte, le rapace emblématique de La Réunion risque d’être classé au rang d’espèce en danger critique d’extinction… L’organisme lance une campagne et appelle aux bénévoles afin d’aider à recenser le nombre de spécimens présents sur l’île…
La moitié des papangues a disparu de notre paysage depuis 2019, un bilan affolant pour l’avenir du rapace sur notre île. On parle actuellement de 500 à 800 individus, dont seulement 200 couples à La Réunion. Les Réunionnais partagent leurs inquiétudes : “C’est un peu une partie de La Réunion qui part en même temps donc c’est comme si demain on nous annonçait pareil pour le paille-en-queue, ça serait d’une tristesse incroyable.” “Ça fait partie de la faune et la flore, tout animal qui disparaît, ça a des répercussions.” “C’est inquiétant parce que ça prouve aussi tous les changements climatiques qu’il y a à La Réunion.”
Différentes menaces jouent sur les conditions de vie de l’animal. Les rats, denrée majeure de leur alimentation deviennent la raison principale de leur disparition, notamment pour le poison qu’ils absorbent. À cela, s’ajoutent les câbles électriques, le braconnage et les éoliennes. Bénévole depuis bientôt 20 ans à la Seor, YabAlex est un amoureux des oiseaux et rappelle la gravité de la situation. “J’entends souvent le discours “il y en a de plus en plus parce que j’en vois", ce n’est pas vrai du tout. Au contraire, il y en a de moins en moins. C’est une espèce naturelle qu’on doit sauvegarder. Ça fait partie de notre identité de Réunionnais. Il fait même partie des histoires de La Réunion, il y a des légendes sur le papangue. On pense à l’esclavage et l’histoire d’Anchain et Eva qui se sont transformés en papangues pour fuir les chasseurs d’esclaves et s’envoler en tant que papangues et retrouver ainsi la liberté”, raconte le photographe animalier.
Pour la conservation de l’espèce, la Seor lance un appel aux bénévoles pour recenser le nombre de papangues sur l’île. Le bénévole est sollicité pendant 90 minutes pour faire un comptage du nombre de papangues observé sur la zone choisie. “Il y a une formation obligatoire pour les bénévoles sur 2h en théorie en salle et 2h de pratique sur le terrain. Ils seront formés à identifier si ce sont des mâles, femelles ou jeunes”, explique Bérangère Didier, Présidente de la Seor (Société d’Etudes Ornithologiques de la Réunion).
Les inscriptions sont possibles jusqu’au 20 avril pour participer à cette campagne de recensement par la Seor.