La Cour régionale des Comptes a rendu son rapport d’observations définitives sur la gestion du Lycée hôtelier La Renaissance à Saint-Paul et pointe du doigt de grandes difficultés.
La Cour régionale des Comptes a étudié la gestion du Lycée Hôtelier La Renaissance à Saint-Paul. Elle évoque d’excellents résultats académiques mais déplore des difficultés de gestion : le déficit financier est estimé à 700 000 euros.
La chambre a procédé au contrôle des comptes et de la gestion du lycée hôtelier La Renaissance situé à Saint-Paul, seul lycée de l’île à former les élèves et étudiants aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration, du certificat d’aptitude professionnelle au brevet de technicien supérieur. Il scolarisait près de 700 élèves en 2019 encadrés par 86 enseignants.
Le lycée affiche d’excellents résultats dans la filière technologique, au baccalauréat comme au brevet de technicien supérieur.
L’organisation interne de l’établissement présente des faiblesses importantes. Les recettes des restaurants d’application ne permettent pas de couvrir les dépenses en denrées et les articles vendus en boutique ne sont ni connus, ni suivis. L’organisation des stages hors académie est préoccupante ; l’établissement n’est pas en mesure d’assurer qu’il remplit ses obligations de contrôle des stages au profit des élèves et il présente des carences dans la demande et le suivi des subventions auprès des financeurs que sont le rectorat, LADOM ou la Région.
Le budget principal souffre d’un manque de fiabilité majeur et le déficit peut être estimé à 700 000 euros. Les fautes de gestion et l’insincérité des comptes produits ont eu pour conséquence la suspension de l’adjoint gestionnaire au proviseur en 2018. L’absence de dispositifs de contrôle interne financier a permis des pratiques frauduleuses ainsi que des détournements de fonds estimés à au moins 1,6 million d’euros (M€).
Le lycée est également l’établissement mutualisateur de la paie des agents sous contrat aidé, pour l’ensemble des établissements scolaires de l’académie de La Réunion. Cette activité fait l’objet d’un budget annexe qui s’élevait à 14,2 M€ en recettes en 2018, soit pratiquement six fois le niveau de recettes du budget principal.
Des manipulations comptables ont permis de masquer une dette sociale s’élevant à 2,3 M€ en 2017 au titre des années 2012 à 2017 et de fausser le bilan de l’établissement. Les corrections effectuées par la nouvelle équipe en 2018 ont eu pour conséquence l’inscription d’un montant de 2,5 M€ de dettes sociales.
L’établissement devra prendre les mesures nécessaires à la fiabilisation de sa gestion et entamer son redressement budgétaire, en liaison avec ses financeurs. La nomination d’un nouveau gestionnaire comptable en novembre 2019 doit être accompagnée de la mise en place de procédures internes plus rigoureuses, afin de s’assurer du bon emploi des deniers publics.