Le feu couve chez les pompiers qui doivent rembourser plusieurs millions d’euros sur des primes indexées - trop perçues - depuis 1986. Réunion décisive ce lundi avant le Conseil d’Administration prévu mercredi.
C’est une semaine décisive qui s’ouvre pour le SDIS 974. La colère gronde chez les pompiers du département, pour cause, la Cour des Comptes leur demande de rembourser une prime indexée versée depuis 1986.
Reste à savoir désormais sur quelle période. Le trésor payeur leur réclame un remboursement de 1,2 million d’euros par an sur ces cinq années, mais les syndicats mettent en avant un texte de loi qui prévoit un remboursement que sur deux ans.
Une première rencontre est prévue ce lundi entre la direction et l’ensemble des partenaires sociaux afin de faire un point d’étape. Lors d’une réunion mardi 16 avril, les représentants des sept syndicats, Bruno Mamindy-Pajany - premier vice-président du SDIS -, le colonel Félix Anténor-Habazac - directeur départemental adjoint du SDIS 974 et directeur par intérim -, Christophe Di Donato - secrétaire général - et de Robert Nativel - élu délégué aux Ressources humaines au sein du SDIS 974, se sont retrouvés pour évoquer les différentes pistes pour une sortie de crise.
Pour comprendre ce dossier, il faut remonter à 1986. Depuis cette année, les pompiers professionnels de La Réunion touchent une prime indexée sur deux critères alors qu’ils n’auraient pas dû : une prime de responsabilité et une autre sur leurs spécialités en fonction de leur diplômes.
Mais lundi 15 avril, lors d’une réunion prévue de longue date au calendrier annuel des instances, les responsables du SDIS ont donc informé les pompiers que ces primes perçues devront être remboursées. Pendant plus de 26 ans, les pompiers de La Réunion percevaient un salaire surélevées avec des écarts de montant versés tous les mois. Des écarts pouvant aller de 70 euros nets pour un sapeur pompier de base à près de 300 euros nets pour un colonel.
Aujourd’hui, c’est l’ensemble de la profession qui est concernée par ce dossier, soit un 853 agents. La Cour régionale des Comptes réclame désormais ce trop perçu. Dès le 30 mai, les pompiers professionnels ne percevront plus ces primes, ce qui représente une perte de salaire de l’ordre de 2 à 4%.
Les différents partenaires ont eu près d’une semaine pour se pencher sur ce dossier brûlant. Plusieurs solutions sont évoquées pour sortir de cette impasse, car les syndicats estiment que c’est l’administration qui a commis cette erreur et que les pompiers n’ont pas l’intention d’en payer le prix.
Les représentants des sept syndicats proposent ainsi qu’une partie des indemnités soient remboursées sur le budget établi pour 2013. Les syndicats ont réclamé la transparence sur ce dossier.
Les différents partenaires sociaux se retrouvent aujourd’hui pour une réunion de travail qui s’avère cruciale avant le Conseil d’Administration du Service d’Incendie et de Secours (CASDIS) ce mercredi. Le CASDIS doit alors rendre sa décision sur la possibilité d’une remise gracieuse ou une partie des indus.
Les syndicats ont déjà déposé un préavis de grève et ils sont prêts à entamer leur mouvement dès le lendemain de ce Conseil d’Administration (jeudi 25 avril), si une sortie de crise n’est pas trouvée.