Auditionné ce jeudi 28 avril à l’Assemblée Nationale, dans le cadre de la mission Médiator, le docteur Philippe De Chazournes, médecin généraliste, Président du syndicat Union Généraliste Réunion et membre du groupe de travail de la Haute Autorité de Santé apporte son éclairage sur ce dossier brûlant. Pour ce praticien, l’un des principaux objectifs de cette mission consistera à "redonner de l’indépendance aux prescriptions des médecins", le système appliqué aujourd’hui ayant montré ses limites.
Le scandale du Médiator a fait grand bruit dans l’hexagone mais aussi à la Réunion. dans le département, de nombreux patients souffrant de diabète et/ou de problèmes de poids se sont vus prescrire le fameux médicament.
Président du Syndicat Union Généraliste Réunion et membre du groupe de travail de la Haute Autorité Sanitaire, le docteur Philippe de Chazournes sera auditionné ce jeudi dans une salle de l’Assemblée Nationale, dans le cadre de la mission Médiator.
Pour le médecin généraliste, cette affaire qui a secoué le milieu de la santé en France est "bien évidemment le reflet et le résultat de l’omniprésence de l’industrie pharmaceutique dans notre quotidien de médecin".
Ce jeudi, des patients ayant suivi le traitement controversé témoigneront. A ce titre, une lettre du Collectif Médiator Réunion Océan Indien sera aussi lue. S’appuyant sur les enseignements en 3eme cycle, leurs participations à différentes structures de décision, notamment à la HAS , les acteurs de la santé mobilisés pour examiner ce dossier devront déterminer "quelle est la portée d’une recommandation et comment se font ces recommandations avec leurs déclinaisons du sommet de l’Etat à la base et au terrain".
Lors de ces débats, il s’agira pour les participants à cette mission de réfléchir ensemble à un certain nombre de préconisations pragmatiques, concernant les différents acteurs de la Santé. Pour le docteur De Chazournes, le véritable enjeu est le suivant : il s’agit avant tout pour les professionnels de la santé "d’essayer de changer certaines mentalités et de faire admettre qu’il y a moyen de redonner de l’indépendance à nos prescriptions". Depuis plusieurs années, le docteur Philippe De Chazournes condamne le système de prescriptions mis en place dans l’île.
A la Réunion, les malades qui se sont déclarés victimes du Médiator et ont rejoint les collectifs montés à Saint-Paul et dans l’Est attendent beaucoup de cette mission. Depuis le retrait du médicament du marché, plusieurs centaines de Réunionnais ont dénoncé les effets secondaires et irréversibles du Médiator sur leur santé.
Outre le groupe pharmaceutique qui a assuré la commercialisation du médicament entre 1976 et 2009, le collectif local a aussi déposé une plainte contre l’AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé). Le Collectif Réunion possède à l’heure actuelle 300 contacts. Les plaintes enregistrées seront déposées auprès du Pôle Santé Publique du Tribunal de Paris.