Plus d’un an après avoir été violemment agressée par son compagnon, Béatrice Niclin veut aujourd’hui aider les autres à s’en sortir. Son combat contre la violence se poursuit.
En septembre 2011, Béatrice Niclin, une mère de famille résidant dans les Hauts de Saint-Gilles a été victime de la violence de son conjoint. L’homme lui a en effet porté plusieurs coups de sabre, la blessant grièvement à la main et au visage. Plus d'un an après ces événements éprouvants, Béatrice livre son témoignage au Journal Télévisé d'Antenne Réunion.
Vous avez survécu à plusieurs coups de sabre que votre compagnon vous ont portés. Un an après, est-ce que tout ça c'est derrière vous ?
Physiquement je suis guérie mais psychologiquement je porte encore des séquelles. J'ai toujours peur et je vois qu'il y a toujours plein de violence partout. Je ressens la douleur de ces personnes qui reçoivent des coups.
Est-ce que votre conjoint s'était déjà montré violent avant ?
Physiquement non, mais dans notre vie conjugale, il y avait beaucoup de choses qui n'allaient pas. C'était devenu infernal. On s'est séparé plusieurs fois, il ne voulait pas partir.
Il ne pouvait plus s'exprimer verbalement et comme il ne voulait pas partir, il m'a même dit avant de me frapper que je lui appartenais pour la vie. Comme j'ai insisté et que je voulais le quitter quand même, il a dû se dire que si je persiste il va me tuer...
Avez-vous changé depuis cette violente agression ?
J'ai vécu neuf jours de coma et à mon réveil, je me suis rendue compte qu'on m'a donné une seconde vie. Dans un premier temps, j'ai essayé de faire toutes sortes d'activités que je n'avais pas eu l'occasion de faire. Avant je travaillais beaucoup et je n'ai pas eu le temps de m'amuser.
J'ai passé un mois à l'hôpital, ça m'a donné l'occasion de réfléchir. Je me suis dis qu'il y avait trop de violences, pas uniquement envers les femmes mais aussi des enfants et des hommes. J'en ai rencontrés qui viennent vers moi et m'expliquent ce qui arrive dans leur vie de couple et la maltraitance qu'ils subissent. Aujourd'hui, il faut arrêter avec tout ça.
J'ai réfléchi à comment mettre en place des actions pour que ça s'arrête. Il y a des marches blanches, les victimes commencent à témoigner, mais ce n'est pas suffisant parce que la violence continue.
D'après vous qu'est-ce qui serait efficace ?
J'ai des projets que je ne pourrais pas réaliser toute seule. Je ne pourrais pas mener ce combat toue seule. Il faut que tout le monde y mette du sien. Il faut que chacun fasse un travail sur lui-même et se dise que s'il y a de la violence, c'est d'abord parce qu'on est violent soi-même. Chacun à une part de violence en lui et il faut que chacun fasse un travail personnel.
Retrouvez dans la vidéo jointe l'intégralité de l'entretien de Béatrice Niclin, victime de violences conjugales.