Avec l’arrivée de l’été en France hexagonale, les autorités sanitaires s’attendent à une intensification de l’épidémie de chikungunya dans les prochaines semaines. De nombreux cas ont été importés via des voyageurs contaminés, et les conditions météorologiques actuelles favorisent la propagation du virus. Cette tendance est également observée à Mayotte, où la situation devient préoccupante. L’Agence Régionale de Santé (ARS) a décidé d’activer un niveau supplémentaire du plan d’alerte pour mieux contrôler la circulation du virus.
En France hexagonale, l’arrivée de la chaleur et de l’humidité favorise la prolifération des moustiques, responsables de la transmission du virus. Depuis le début de l’année, plus de 900 cas de chikungunya ont été importés en France métropolitaine, et chaque nouveau cas représente un risque de transmission locale. Le virus, présent en France depuis 2004, a progressivement colonisé le littoral méditerranéen avant de s’étendre vers le nord. Clémentine Calba, épidémiologiste à Santé publique France, déclare : « Nous avons observé une forte accélération des transmissions locales du chikungunya et de la dengue entre 2022 et 2024. Nous identifions de plus en plus de cas importés, mais aussi de plus en plus de cas transmis localement, ce qui aggrave le risque de propagation. »
À Mayotte, qui bénéficie d’un climat plus chaud et stable toute l’année, les conditions sont particulièrement propices à la propagation du chikungunya. Là-bas, l’Agence Régionale de Santé a activé le niveau 2B du plan de vigilance, en raison d’une circulation du virus de plus en plus préoccupante. Xavier de Paris, Directeur de la veille et sécurité sanitaire à l’ARS de La Réunion, explique : « Malheureusement, Mayotte ne connaît pas d’hiver austral comme à La Réunion, et son climat reste favorable à la propagation des moustiques. Il est donc difficile pour l’île d’échapper à une épidémie. » Depuis le premier cas détecté en provenance de La Réunion, l’archipel a déjà enregistré 176 cas, dont 7 nécessitant une hospitalisation. Pour l’instant, aucune personne n’a été admise en réanimation et aucun décès n’a été signalé, mais les autorités s’attendent à une aggravation de la situation dans les semaines à venir.
À la Réunion, plus de 33 000 cas de chikungunya ont déjà été confirmés depuis le début de l’année, selon les données de Santé publique France. Face à cette situation, les autorités appellent à une vigilance accrue et rappellent l’importance de respecter les gestes pour se protéger contre les moustiques.