La Ligue des droits de l’Homme crie au loup concernant l’installation de caméras de surveillance par la ville de Saint-Louis. Elle juge cette méthode " inutile, démesurée et liberticide ".
La Ligue des droits de l’Homme de la Réunion ne voit pas d’un bon oeil l’installation de 17 caméras de surveillance dans l’espace public communal de la ville de Saint-Louis depuis la fin décembre 2009 ;
Elle a du mal à digérer les faits tout comme les dix lois sécuritaires qui ont été votées depuis 2002, " dont les résultats sur la délinquance sont pour le moins mitigés. " Elle estime qu’aujourd’hui le territoire français et maintenant réunionnais ont exagéré et a fortiori déclenché une inflation des systèmes de vidéo-surveillance.
Des systèmes jugés beaucoup " trop coûteux, inefficaces et surtout attentatoires aux libertés fondamentales ". D’autant que selon la Ligue des droits de l’Homme, les systèmes de vidéo-surveillance n’ont en rien diminué le taux de délinquance, objectif pour lequel ils étaient employés. Un récent rapport du ministère de l’Intérieur le prouve.
La Ligue des droits de l’Homme estime qu’ " aucune caméra ne peut remplacer la présence humaine pour la sécurité des lieux qui nécessitent une surveillance particulière ".
Par ailleurs, elle regrette que les systèmes de vidéo-surveillance aient un prix exorbitant, " des fonds publics détournés des véritables priorités que sont la prévention, la médiation sociale et l’éducation ".
Autre facteur dérangeant, le côté " liberticide " de la vidéo-surveillance. Selon la Ligue des droits de l’Homme, filmer quelqu’un à son insu " constitue une atteinte à sa vie privée. Le projet de suivre en permanence les allées et venues de chacun est aussi incompatible avec la société des libertés ".
Si on suit le raisonnement de la Ligue des droits de l’Homme effectivement, " prétendre que celui qui n’a rien à se reprocher n’a rien à craindre de la vidéo-surveillance, c’est faire de chacun de nous un suspect potentiel qui devra s’expliquer sur sa présence là où il a été filmé à son insu. C’est donc remplacer le principe constitutionnel de présomption d’innocence par une logique de contrôle généralisé de la population ".
En fine, la Ligue des droits de l’Homme déplore totalement l’absence d’une véritable réflexion éthique et politique sur l’impact du développement des techniques de surveillance et sur une législation protectrice des droits et des libertés des citoyens.
Alors à quand une confrontation entre les accros des vidéos et les défenseurs des libertés. Affaire à suivre...