La sécheresse qui frappe l’île depuis plus de cinq mois déjà a sérieusement affecté les cultures. En ce qui concerne la canne, les planteurs redoublent d’efforts pour sauver la campagne 2011 mais à mesure que les semaines défilent, la facture s’alourdit. Au rythme où vont les choses, les agriculteurs ne pourront peut-être pas se payer en 2012.
C’est l’air un peu désespéré que Didier Bernard regarde ses plantations. Ses cannes et ses arbres fruitiers n’ont pas échappé à la sécheresse qui touche les régions Sud et Ouest depuis cinq mois environs.
Pour sauver ses huit hectares d’agrumes et ses sept hectares de canne à sucre, le planteur originaire de la Petite Ile a été contraint d’augmenter les temps d’irrigation de ses cultures. Ainsi les fruits sont arrosés quatre nuits par semaine contre deux en temps normal et les cannes 24 heures au lieu de 12 heures.
Ces moyens mis en oeuvre ont un coût : l’eau servant à l’irrigation demande de fait un budget supplémentaire de 1000 euros en moyenne. D’autre part, l’agriculteur qui a hérité son métier de son père estime avoir déjà perdu 30% de sa récolte, ce qui représente un manque à gagner de l’ordre de 15 000 à 20 000 euros environ.
Les bourgeons de canne brûlés, les fruits au mauvais calibre et la présence de fleurs sur les arbres fruitiers a cette période sont autant d’éléments qui indiquent que la nature, privée d’eau, s’affole. Pour Didier Bernard, "cela fait cinquante ans au moins qu’une telle situation ne s’était pas présentée". L’agriculteur espère que le temps se montrera plus clément dans les semaines à venir.
De l’amélioration des conditions météorologiques dépend en effet sa récolte et ses revenus. L’exploitant qui se paye sur l’année d’avant touche actuellement un salaire de 1000 euros grâce à son labeur, autrement dit une paye bien inférieure au SMIC. En 2012, Didier Bernard se demande s’il pourra seulement se verser un salaire.