Sévissant à l’île Maurice, la rouille orangée de la canne à sucre n’est pas encore présente à La Réunion. Mais la menace de ce champignon sur la filière péi est réelle.
Appelée Puccinia kuehnii, la rouille orangée de la canne à sucre, arrivée en mars dernier à Maurice, fait des ravages dans les parcelles de canne à sucre de l’île soeur.
Le champignon s’incruste sur la face inférieure des feuilles et freine fortement le développement de la plante ; le rendement est directement diminué.
Sur la centaine de parcelles vérifiées par la Fédération départementale des groupement de défense contre les organismes nuisibles (Fdgdon) de La Réunion, aucune trace n’a été constatée.
Mais les autorités craignent de le voir arriver jusqu’ici. Les planteurs aussi redoutent les dégâts que pourraient causer cette maladie sur la variété qui représente plus de 50 % de la production, comme l’indique Frédéric Vienne, planteur de cannes et président de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA).
"Plus de la moitié des champs sont plantés avec la variété R570. Très rustique et solide, elle date des années 80 et est très appréciée des planteurs de cannes. Il serait dommage de la perdre au profit d’autres variétés."
Si le champignon n’a pas encore été détecté à La Réunion, la rouille orangée de la canne à sucre préoccupe en raison des dégâts qu’elle provoque.
En revanche, une autre type de rouille, la rouille brune ou Puccinia melanocephala est présente dans notre île, comme à Saint-Pierre. Mais les variétés plantées de cannes sont résistantes à cette rouille similaire.
Notre île dispose de toutes les conditions pour que cette maladie fasse son apparition, comme l’indique Janice Minatchy, responsable du Laboratoire clinique du végétal Fdgdon Réunion.
"Maurice est très proche et ce champignon, sous forme de poudre, peut être très facilement disséminé par le vent et la pluie. Il aime aussi l’humidité qui favorise sa germination."
Afin d’éviter ou tout au moins de retarder son arrivée dans les champs réunionnais, la Chambre d’Agriculture, la Fdgdon, la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) et le Cirad appellent les planteurs à la plus grande vigilance.
En cas d’observation des symptômes de rouille, il est impératif de le signaler afin que des analyses soient effectuées en laboratoire. L’unique moyen de traiter cette rouille orangée est de détruire les feuilles infectées.