La sénatrice Anne-Marie Payet a déposé un amendement visant à réguler la vente du tabac à La Réunion. Dans le cadre de cette régulation, une licence de vente de tabac serait au coeur du projet.
Sur notre département, il existe un bureau de tabac pour 300 habitants alors que dans l’Hexagone le chiffre est d’un pour 3500. Des chiffres qui poussent le monde politique à réagir pour diminuer les espaces de vente du tabac pour agir sur l’addiction qui met en péril la santé de la population fumeuse.
Le point de vue des consommateurs varie sur le fait de diminuer les points de vente pour baisser la consommation du tabac : “Qu’ils éliminent ou pas, ça ne changera rien au fait que les fumeurs sont des fumeurs. On va toujours trouver à fumer.” Les stations services sont les points de vente relativement fréquentés par les fumeurs : “Ce n’est pas trop gênant parce qu’ici on peut trouver du tabac dans les stations service “.
D’autres pensent que cette diminution pourra aider la cause : “Ici à La Réunion, on trouve dans les stations, il y a beaucoup de bureaux de tabac à droite à gauche, donc ça incite les gens à fumer et de pas arrêter de fumer”, lance Nathalie, une habituée des établissements de tabac-presse.
Chez les professionnels, les avis divergent. “Il faut que tout le monde gagne sa vie, c’est tout à fait normal s’il y a beaucoup de tabacs. Il faut travailler pour avoir de l’argent” explique d’un buraliste du Sud de La Réunion. Un autre, lui, est plutôt d’accord avec ce projet d’amendement même si les conséquences de la perte de cette vente peuvent être graves : “C’est vrai qu’il y en a un peu trop. Tout le monde a le droit de vendre du tabac alors qu’en métropole un bureau de tabac vend uniquement du tabac. Si j’ai plus le tabac, il y a un employé qui part”.
“Cet amendement il allait vraiment dans le bon sens puisque dans les outre-mer nous n’avons pas de régulation de la vente du tabac contrairement à ce qui se passe dans l’Hexagone. La grande disponibilité du tabac permet difficilement de faire appliquer la loi, c’est-à-dire d’interdire sa vente aux mineurs, d’interdire la vente à crédit. Limiter l’accès au tabac c’est une chose importante”, souligne David Mete, médecin généraliste et chef du service addictologie au CHU.