La réforme des retraites proposée par le gouvernement fait d’ores et déjà réagir les gramounes réunionnais mais également les syndicats. Les inégalités de traitement et l’âge du départ à la retraite sont au coeur des débats.
"La vie est trop chère, on peut pas vivre avec un si petit montant de retraite" explique un retraité réunionnais. Après 20,30 ou 40 ans de travail, les gramounes expliquent qu’ils ne s’en sortent pas financièrement en raison du montant des retraites. A l’heure du lancement du processus de Réforme des Retraites, ce constat soulève des interrogations.
"Il y a quand même une grosse inégalité entre le moment où on travaille et le moment où on est retraités. On devient non-productifs et il y a une espèce de mépris inavoué" témoigne une retraitée.
Le ministre du Travail Eric Woerth recevra les syndicats de fonctionnaires à partir du 22 avril dans le cadre des consultations entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur la réforme des retraites, selon l’agenda communiqué par le cabinet du ministre vendredi dernier.
Du côté des syndicats réunionnais, l’enjeu est de taille : il s’agit de maintenir l’âge de départ à la retraite à 60 ans. "On voit que les retraites ont diminué de l’ordre de 20% donc allonger la durée de cotisation dans un climat de chômage tel que celui de la Réunion, c’est un outil contre l’emploi" explique Ivan Hoarau.
Les seuls éléments de la réforme proposés restent le recul de l’âge légal de départ à la retraite et l’allongement de la durée de cotisation dans un cadre budgétaire constant : ces deux points ne sont pas acceptables selon les syndicats au niveau national.
L’année sociale s’annonce longue puisque le débat devrait durer jusqu’en septembre.