Pour faire visiter des tunnels de lave, il faudra être diplômé. C’est autour de ce thème que les experts en spéléologie et les représentants des pouvoirs publics ont échangé. Alors que les visites marrons se multiplient dans l’île, acteurs du milieu associatif et professionnels souhaitent unir leurs efforts, afin d’évaluer au mieux les risques naturels à l’intérieur des conduits et permettre une visite de ces sites dans un cadre sécurisé.
Pour Serge Fulcran, cadre technique national de spéléologie, il faut des diplômes délivrés par l’Etat avec trois niveaux afin d’assurer les visites au coeur des tunnels de lave : "un niveau universitaire, un niveau bac et un niveau inférieur pour assurer la pratique de la spéléologie dans le département". Sur le plan associatif, Serge Fulcran estime que la fédération doit délivrer des diplômes fédéraux.
Durant quatre jours, deux experts ont parcouru les tunnels formés par la lave. Les différentes éruptions volcaniques auraient permis la formation de conduits sur plus d’un kilomètre. Les dimensions de ces voies peuvent atteindre jusqu’à six mètres de largeur et quatre mètres de hauteur.
Si les passionnés de spéléologie ont trouvé un superbe terrain d’exploration, ces chemins sous-terrains comportent des dangers. Didier Cailhol est le Responsable de la commission scientifique de la fédération française de spéléologie. Il rappelle les risques liés au milieu (effondrements de parois ou de planchers) ainsi que les risques liés à l’aérologie (importance du taux de dioxyde de carbone à certains endroits).
Toutes ces réalités mettent au jour la nécessité de ne pas s’aventurer à la légère dans ces conduits naturels. La roche abrasive et les passages étroits imposent aux personnes qui s’engagent dans les tunnels des compétences techniques accrues. Les encadrants doivent également disposer des garanties de sécurité essentielles à la visite des tunnels.