En France, au moins 81% de femmes sont victimes de harcèlement sexuel dans l’espace public. Face à cela, Emmanuel Macron a annoncé que harceler dans la rue pourrait désormais être puni de 300 euros, contre 90 euros aujourd’hui.
La Réunion n’est pas épargné par ce triste phénomène : le harcèlement de rue. En moyenne, 9 femmes sur 10 en sont victimes. Ce lundi 10 janvier, afin d’y mettre un terme, le président Emmanuel Macron a annoncé la mise en place de nouvelles mesures.
Interrogé, un Réunionnais explique qu’insister après un refus, c’est du harcèlement de rue.
Une dame, elle, explique que le simple fait de ne pas répondre à un bonjour peut engendrer des remarques. " On se sent presque obligé de répondre, dit-elle. " Et si elle n’a pas toujours envie de répondre à un bonjour, c’est parce que souvent s’en suit une conversation qu’elle n’a pas forcément envie d’entamer.
Le harcèlement de rue se traduit notamment par des sifflements, des coups de klaxons, des commentaires sur le physique. Cela peut aussi aller plus loin avec des insultes, mais aussi des faits de violence physique.
Edwige Guesneux, déléguée du syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière, donne aussi sa définition du harcèlement de rue : "ce sont des propos, des comportements de nature sexiste ou sexuelle qui vont porter atteinte à la dignité de la victime ou qui va provoquer une situation humiliante, offensante."
L’amende actuelle, pour « outrage sexiste », est élevée à 90 euros. Dans son allocution à Nice, ce lundi, Emmanuel Macron annonçait vouloir tripler celle-ci afin de dissuader les éventuels harceleurs. Malheureusement, pour donner une contravention pour harcèlement de rue, un agent de police doit prendre l’auteur en flagrant délit. Aussi, très peu d’amendes sont distribuées pour ces faits.
Selon Edwige Guesneux, le harcèlement de rue c’est aussi une question d’éducation. : "On ne peut pas résoudre un problème de société juste avec une augmentation du montant d’une amende forfaitaire", dit-elle.
Dans un projet de loi qui sera présenté au Conseil des ministres, en mars, Emmanuel Macron a l’intention de mettre fin au harcèlement de rue. En plus de l’augmentation de l’amende, ces harcèlements pourraient être qualifiés de délits, afin que les victimes puissent porter plainte.
Le harcèlement de rue s’effectue également beaucoup dans les transports en commun. Afin que ceux-ci deviennent des lieux où les femmes peuvent se sentir en sécurité, Emmanuel Macron a l’intention d’augmenter la présence de la police dans les transports.