Gérard Lebon était sur le plateau du journal télévisé d’Antenne Réunion ce jeudi à 12h30. Le président des gérants de stations-service revient sur les raisons du mouvement de grève lancé.
Tout droit débarqué de Paris ce jeudi matin, Gérard Lebon était invité dans le journal télévision de 12h30 d’Antenne Réunion. Le président du syndicat des gérants de stations-service a une fois de plus présenté ses excuses aux Réunionnais pour les perturbations et la panique créées par le lancement d’une grève illimitée des pompes.
Gérard Lebon a rappelé que cette grève est un "chemin obligé". Il explique : "Après avoir fait 4 voyages à Paris, après avoir perdu du temps face au ministère des Outre-mer, le décret est publié quand même".
Pour le représentant des gérants, le gouvernement fait preuve de "mépris". Selon lui, il y a une "non-considération des chefs d’entreprise".
Les acteurs de la filière carburants contestent la publication des arrêtés du décret de Victorin Lurel sur la fixation des prix des carburants. Dans le viseur, les marges des pétroliers. "Si on nous donne satisfaction, mais que les pétroliers n’ont pas satisfaction, le modèle s’écroulera", prévient-il. "La filière ne doit pas être en déséquilibre", a-t-il clamé.
Gérard Lebon est également revenu sur le positionnement de 24 parlementaires ultra-marins aux côtés du gouvernement. Le ministère des outre-mer a en effet annoncé que les marges des grossistes et des gérants ne seront pas impactées par le décret. Le motif de cette grève n’est donc compris de tous.
Visiblement agacé par l’incompréhension des revendications des acteurs, Gérard Lebon a dénoncé un décret "pas encore stabilisé". Il ajoute "On fait les apprentis-sorciers, on ne peut pas se jeter de la falaise en se disant qu’en bas il y a un matelas". Le président des gérants de stations-service critique vivement un décret "encore en construction".
"Nous sommes engagés dans un combat pour faire comprendre au gouvernement que la situation est désespérée", a-t-il indiqué. Le porte-parole ne se sent cependant pas manipulé par les pétroliers et approuve la volonté du gouvernement de mettre en place la transparence et de faire baisser tarifs à la pompe.
Pour Gérard Lebon, les Réunionnais qui subissent le mouvement ne sont pas pris en otages. "Nous avons une action à mener. Les compagnies pétrolières auront la capacité de rebondir, mais il n’y aura plus de gérants, plus de pompistes".