Des difficultés, de plus, dans la situation de l’élevage de poulets et de porcs : c’est ce que dénonce la CGPER. Plusieurs éleveurs se voient aujourd’hui refuser leur projet d’installation dans les filières animales et pour cause, l’usine responsable du traitement des déchets d’abattoirs ne serait plus conforme aux normes européenne. Les syndicats souhaitent alerter les pouvoirs publics.
Elever des coqs sur son exploitation : impossible pour Damien Malet, agriculteur. Il lui manque une autorisation de la préfecture. "Mon projet c’est de faire un poulailler de 300 m2 et le souci c’est que je n’ai pas l’autorisation car l’abattoir ne peut pas traiter les déchets."
Une impasse qui coûte cher. C’est sur cette parcelle de banane que l’éleveur aimerait construire son poulailler "On est clairement exposé au vent et à chaque cyclone c’est tout le temps la même chose je suis obligé de tout couper. Il n’y a pas de régime depuis le début de l’année. Pas de rentrée d’argent pas rien"
Le point de blocage : l’usine de traitement des déchets d’abattoir à l’Etang-Salé.
Obsolète elle ne peut traiter davantage de déchets. Conséquences : la préfecture ne délivre plus d’autorisation d’élevage. Une situation que dénoncent les syndicats d’agriculteurs. "On ne peut plus installer de jeunes agriculteurs pour produire du poulet alors que le marché est vraiment énorme à la réunion, il y a un marché à prendre et qu’est ce qu’on fait ? On fait rentrer des contener de viande à la réunion alors que tout le monde nous rabâche tous les jours que l’île ait la souveraineté alimentaire. Il faut l’atteindre ; dans ces conditions on ne l’atteindra pas", explique Jean-Michel Moutama, président de la CGPER.
Une nouvelle usine aurait dû être construite depuis plusieurs années. Un projet toujours dans les cartons. La préfecture confirme de son côté la vétusté des installations actuelles. "Les capacités de traitement des sous-produits limitent effectivement la production autorisée des abattoirs de volailles du département , d’où l’importante de moderniser ces capacités ".
Sollicitée, l’usine n’a pas souhaité s’exprimer à ce stade. En attendant une solution, les agriculteurs sont contraints de se cantonner à d’autres cultures.