C’était il y a un an. Le lundi 11 octobre 2010, un violent incendie se déclarait dans la forêt du Maïdo, au niveau du Col du Grand Bénare. Ce feu est l’un des plus violents que la Réunion ait connu. Il a détruit près de 800 hectares de végétation et entraîné des conséquences désastreuses pour la faune et la flore. Antenne Réunion vous proposera dans le journal de 19 heures de ce mardi une page spéciale sur cette événement marquant.
Dès le premier jour, pas moins d'une cinquantaine de pompiers ainsi que des véhicules lourds ont été dépêchés sur place. Dans l'après-midi, la situation s'est très vite dégradée et les hommes mobilisés sur le terrain ont dû faire face à un deuxième départ de feu situé à six ou huit kilomètres du foyer initial.
Aidé par de fortes rafales de vent, le brasier s'étend et dévore progressivement les surfaces arborées. Au coeur même du Parc National, vingt hectares de terres ont été brûlés dès le premier jour. Alors que les équipes de secours poursuivent leurs efforts pour circonscrire les différents foyers, les agents de l'Office National des Forêts s'inquiètent eux des conséquences de ce désastre écologique sur cette flore et cette faune exceptionnelles.
De jour comme de nuit, les pompiers lutteront sans relâche pour venir à bout des flammes dévastatrices. Les lisières sont arrosées en continu afin d'éviter la propagation des flammes.
Au troisième jour de l'incendie, le nombre de pompiers dépêchés sur site a doublé, passant de 50 à 100. Entre temps, ce sont 250 hectares de végétation qui sont partis en fumée. Le constant est plus qu'alarmant. Une cellule de crise est activée à la Préfecture. Une vingtaine de véhicules citernes sont en action. Des hélicoptères bombardiers d'eau effectuent aussi des dizaines de rotations afin d'atteindre les reliefs les plus escarpés, là où les hommes peuvent difficilement progresser. Mais ces largages ne permettent pas de mettre fin au sinistre. Les autorités et la population prennent toute la mesure de cette catastrophe naturelle.
A la place de la végétation luxuriante, ce sont des paysages apocalyptiques qui s'offrent au regard des pompiers épuisés par des journées de travail de plus de dix heures. Devant l'urgence, la Préfecture fait appel à des renforts de Métropole. Plusieurs dizaines de militaires, parmi lesquels des spécialistes en feux de forêts, débarquent dans le département pour prêter main forte aux pompiers réunionnais. Ces hommes qui évoluent dans le sud de la France ont emmené avec eux plus de huit tonnes de matériel.
Alors que les flammes continuent de ravager les remparts de la falaise, la pluie, elle, se fait désirer. Au cinquième jour, le foyer a encore grossi et avalé des dizaines d'hectares. L'incendie touche à présent le plateau des Tamarins et s'étend vers le site des Glaciers.
Après une légère accalmie, le feu redevient capricieux. Une soixantaine de pompiers est encerclée par les flammes et doit être évacuée d'urgence par voie aérienne. Le Préfet Michel Lalande dresse un constat alarmant : "Nous sommes dans une période où il fait chaud et sec et nous n'avons aucune chance d'avoir de la pluie avant plusieurs jours"'.
Les autorités dressent un nouveau bilan. Six jours après le début de l'incendie, ce sont près de 800 hectares de terre qui ont été brûlés. Des colonnes de fumées son visibles à plusieurs kilomètres et le feu menace la route forestière du Maïdo. De nouveaux renforts arrivent de la métropole.
Une semaine jour pour jour après que l'incendie se soit déclaré, les nouvelles sont enfin rassurantes. Le vent s'est calmé et le feu est sous contrôle. Les flammes ne se sont pas propagées davantage. Il faudra pourtant attendre encore quelques jours et l'intervention du bombardier d'eau Dash 8 pour mettre fin à ce terrible épisode.