Les embouteillages, un véritable fléau, pour les milliers de conducteurs qui empruntent chaque jour les routes de l’île. Certaines zones sont particulièrement connues pour faire l’objet de bouchons récurrents. Comment se forment-ils ?
Plusieurs embouteillages sont signalés ce mardi matin. De Saint-Paul en direction de Saint-Denis, les ralentissements débutent au niveau du Cap la Houssaye et depuis La Possession vers la route du littoral. Du côté de l’entrée Est de Saint-Denis, les bouchons commencent au niveau de La Ravine des Chèvres.
Dans le Sud, suite à un accident à Pierrefonds en direction de Saint-Louis, la voie de gauche est neutralisée, des embouteillages sont à prévoir dans le secteur.
Les embouteillages font partie intégrante du quotidien des Réunionnais. Au menu chaque matin pour Jérôme qui fait le trajet de Saint-Leu à Saint-Denis, en passant par la route des Tamarins : bouchons gratinés. Chaque matin, sur le chemin du travail, le constat est plus ou moins le même :
"Je perds du temps. Ça peut-être un peu de temps, quand ce sont les bouchons habituels, à Saint-Paul et à l’entrée de Saint-Denis, et beaucoup de temps, dès qu’il y a un accident ou un peu de pluie".
Les embouteillages récurrents concernent principalement l’entrée Est de Saint-Denis : "Ceux qui quittent Bras-Panon, Saint-Benoît, Saint-André pour venir vers Saint-Denis, avec des pics de circulation", indique le CRGT.
Les ralentissements ont lieu principalement à proximité des différentes bretelles d’insertion :
"C’est le cas pour Le Verger à Sainte-Marie ou encore Les Jacques. Dans ces zones, on remarque qu’il y a beaucoup plus de monde, parce que plus de monde s’insère sur la quatre-voies."
Ils sont aussi présents de l’Ouest vers Saint-Denis. Le soir, les bouchons sont récurrents dans le sens inverse.
Jérôme, fait en effet partie des milliers de Réunionnais qui empruntent le réseau routier quotidiennement, et qui comme eux, subissent les embouteillages. Le CRGT enregistre une moyenne quotidienne de plus de 64 500 automobilistes par jour, sur le seul secteur de l’Est (entre Saint-André et Sainte-Suzanne, dans les deux sens). Dans le secteur de Gillot, "On peut dépasser les 100 000 véhicules en moyenne journalière", précise le CRGT.
L’ajout de voies rapides ne solutionnerait pas les phénomènes d’embouteillages, au contraire. C’est ce qu’explique le paradoxe de Braess. Celui-ci entend que créer de nouvelles routes peut générer encore plus d’embouteillages :
Sur la route, les automobilistes adoptent un comportement dit "égoïste", en se focalisant sur leur destination et la façon de minimiser leur temps de trajet, plutôt que sur la fluidité globale du trafic. Chacun cherche ainsi avant tout à prendre les voies les plus rapides.
Au fur et à mesure, une voie rapide déjà bouchée continue de voir arriver des automobilistes, bien que ce comportement empire la situation.
Un autre phénomène intervient dans la formation des embouteillages : le rétrécissement des voies de circulation. C’est un peu le cas sur la Route des Tamarins, au niveau du viaduc de Saint-Paul, en direction du Nord : "Il y a un rétrécissement de voies, qui génère des ralentissements. Et même s’il y a là une voie réservée, il y a beaucoup plus de monde sur la voie réservée".
Les files de voitures, contraintes par un ralentissement, sont formées par plusieurs facteurs. Pourtant, certaines pratiques, si elles sont respectées par tous les usagers de la route, pourraient réduire considérablement les embouteillages.
Tout d’abord, il faut éviter de changer de voie. Cela entraîne le freinage des voitures suivantes, occasionnant des bouchons, par effet accordéon. Il est également rappelé de différer un départ lorsque le trafic est saturé.
Si les travaux du Barachois peuvent expliquer en partie les bouchons, notamment en direction du chef-lieu, ces derniers pourraient également résulter du retour au travail en présentiel pour de nombreux salariés depuis le début de semaine.