D’abord aperçus dans la région ouest de l’île, les Agames des colons gagnent du terrain depuis près de 30 ans. Ces lézards à la tête orangée et au corps noir auraient été introduits involontairement au Port-Est de La Réunion. Depuis ils envahissent le territoire et menace la biodiversité réunionnaise.
Agile, discret, parfois même jugé mignon, l’agame des colons ou plutôt l’agame des roches selon les dernières identifications est pourtant loin d’être inoffensif. Introduit depuis l’Afrique centrale dans les années 90, ce lézard inquiète aujourd’hui les scientifiques à La Réunion. En quelques décennies, il a envahi le sud-ouest de l’île et continue de gagner du terrain.
Son régime alimentaire est très large : insectes, fruits et surtout petit lézard endémique. Il menace directement la biodiversité locale. "Il représente vraiment un prédateur pour nos reptiles endémiques, les deux geckos verts endémiques de La Réunion. Il faut savoir que l’agame fait environ 30 ou 40 cm lorsqu’il est adulte et les geckos de La Réunion font plutôt 12 cm", explique Joshua Favé-le Gall, chargé de mission de lutte contre les reptiles exotiques envahissants.
Autre danger, ses attaques sur les œufs d’oiseaux et sa capacité à transmettre des maladies comme la leptospirose. Il touche ainsi autant la faune sauvage que les humains. Longtemps cantonné au littoral, il gagne désormais du terrain dans l’Est et les hauteurs jusqu’à Saint-Joseph. Des campagnes de piégeage sont en cours avec de gros moyens déployés.
"On utilise des carabines à air comprimé, des sarbacanes, on essaie aussi les lance-pierres. Les techniques évoluent, il faut toujours faire attention à la sécurité. On utilise aussi des insectes vivants comme appâts et on attire ces agames sur différents types de pièges", indique Joshua Favé-le Gall.
Pour aider les spécialistes dans la lutte, chacun peut signaler la présence du lézard sur la plateforme especesinvasives.re du département. Un geste simple pour tenter de préserver l’équilibre de notre écosystème.