Retour sur une semaine d’actualité marquée par les manifestations contre la réforme des retraites relancées par les lycéens. Le nouvel avion présidentiel "Air Sarko One" a fait une visite surprise à l’aéroport Roland Garros, le tsunami indonésien a provoqué quelques dégâts dans les ports de l’île, et un important trafic de cocaïne a été démantelé.
LUNDI 25 OCTOBRE :
La semaine commence avec le premier système dépressionnaire de la saison cyclonique 2010-2011 à la Réunion. Le centre météorologique de l’île l’observait depuis plusieurs jours. Lundi, il se situait à 3500 km à l’est-nord-est des côtes de l’îles et se déplaçait en direction du sud-ouest à une vitesse faible de 16 km/h. Selon le centre météorologique de la Réunion, le système dépressionnaire ne représentait aucune menace pour la zone dans l’immédiat (cf.
Première perturbation tropicale de la saison).
Le nouvel avion présidentiel a fait une escale discrète sur le tarmac de l’aéroport Roland Garros à Sainte-Marie. Alors qu’il doit prendre ses fonctions fin novembre et remplacer les deux Airbus A319 utilisés actuellement par le chef de l’Etat français, il effectue des tests et sert de formation pour la cinquantaine de personnels de bord qu’il transporte. Il a d’ailleurs quitté la Réunion le soir même pour rejoindre Nouméa en Nouvelle-Calédonie, puis Papeete à Tahiti. Surnommé "Air Sarko One" en référence au Air Force One des présidents américains, le nouvel avion commandé par Nicolas Sarkozy est un Airbus A330 qui aurait coûté 176 millions d’euro tout équipé. Racheté à la compagnie aérienne Air Caraïbe, il a entièrement été réaménagé. Désormais, il dispose notamment d’une salle de réunion, d’une salle de bain et d’un petit cabinet médical (cf.
"Air Sarko One" en escale à la Réunion).
Deux semaines après le début des incendies au Maïdo, la pluie est venue aider les sapeurs-pompiers. Car si le feu était maîtrisé depuis l’arrivée du bombardier d’eau Dash 8, il continuait à se propager en sous-sol. La fine pluie qui a touché les hauts de Saint-Paul était donc la bienvenue ce lundi (cf.
Le Maïdo sous la pluie).
MARDI 26 OCTOBRE :
Alors que le Parlement vote ce mardi le projet de réforme des retraites, les manifestations s’amplifient à la Réunion. Les jeunes, étudiants et lycéens, défilaient par milliers dans les rues de toute l’île. Au delà des défilés, certaines routes ont été bloquées, avec quelques poubelles incendiées au passage. Dans le Sud, ce sont notamment les lycéens de Bois d’olive et de Saint-Louis qui se sont faits remarqués. Ceux du Tampon ont été rejoints par les étudiants du campus universitaire de la ville.
(cf.
Réforme des retraites : des milliers de lycéens dans la rue).
Plus tôt ce matin, les perturbations se trouvaient dans l’océan. Un tsunami, provoqué par un séisme important qui s’est déclenché la veille au large de l’Indonésie, a été ressenti jusque sur nos côtes. Quelques dégâts sont à déplorés dans les ports de Sainte-Marie (trois bateaux coulés) et de Saint-Pierre (un bateau retourné), mais les conséquences sont heureusement bien moins graves qu’en Indonésie ou de nombreux morts et disparus sont répertoriés. A Sainte-Marie, certains propriétaires de bateaux, qui ont appris la nouvelle vers 3h du matin, étaient désolés de nouvelle catastrophe, après le tsunami de 2004 qui avait également touché les côtes de la Réunion (cf.
Le Port de Sainte-Marie touché par un tsunami).
La préfecture était pointée du doigt après ce désastre, alors qu’elle avait été informée par le centre de vigilance de Hawaii. Mais le directeur de cabinet de la préfecture Benoit Huber se justifiait en déclarant que l’alerte avait été retirée quelques heures auparavant et que des conséquences n’étaient pas mentionnées pour la Réunion dans le bulletin du centre de Hawaii. La préfecture a tout de même annoncé qu’elle modifierait le plan tsunami dès le lendemain (cf.
Le plan tsunami bientôt modifié).
En fin de journée, trois départs de feu ont alerté les pompiers au coeur de la forêt de la Providence, dans les hauts de Saint-Denis. Deux ont été rapidement maîtrisés alors que le troisième a mobilisé des hommes durant la soirée. Le Directeur de l’Office national des forêts Hervé Houin a de suite évoqué la piste criminelle à l’origine de ces incendies (cf.
Trois départs de feu dans les hauts de Saint-Denis).
MERCREDI 27 OCTOBRE :
Le mouvement des jeunes contre la réforme des retraites se durcie. A Saint-André, des lycéens ont par exemple tenté de rentrer de force dans l’établissement Sarda Garriga, les forces de l’ordre ont été contraintes de les repousser. Dans toute l’île, et malgré l’appel au calme des élus et des responsables syndicaux, certains manifestants violents ont jeté des pierres, incendié des poubelles et vandalisé du mobilier urbain. Le directeur de cabinet de la préfecture Benoit Huber a annoncé sa ferme intention d’identifier et de poursuivre en justice les auteurs de ces actes (cf.
Mobilisation lycéenne : affrontements et débordements à Saint-André).
Alors que l’Indonésie souffre encore des dégâts du tsunami qui a touché ses côtes en début de semaines, on apprend qu’un groupe de surfeurs réunionnais a échappé de peu à cette catastrophe. Parmi les voyageurs, Axel explique qu’alors qu’ils étaient à l’aéroport de Padang pour rentrer à la Réunion, un sismologue leur a confié que le séisme de 7,7 sur l’échelle de Richter perçu au large de l’Indonésie, devrait engendrer un grand tsunami. La prévision était juste, mais les surfeurs réunionnais avaient déjà quitté l’Indonésie à ce moment. Depuis, ils se sont joints à l’appel aux dons lancé par SurfAide International, pour venir en aide aux habitants touchés par la catastrophe (cf.
Des Réunionnais en Indonésie quelques jours avant le tsunami).
Réunis ce mercredi matin au Palais de la source, les élus de la majorité du Conseil général affirment que le projet de Trans Eco Express, promis par le président de Région Didier Robert, ne se fera jamais. Pour eux, ce projet de transport en site propre relève de la compétence du Département et des communautés d’agglomération, et non du Conseil régional. Nassimah Dindar, présidente du Département, se pose des questions sur le projet : "nous voulons savoir aujourd’hui quelle est la base réelle du projet Trans Eco Express que nous soumet la Région". Du côté de la pyramide inversée, on affirme, texte de loi à l’appui, que la Région a bien la compétence pour ce projet. Quoi qu’il en soit, le Trans Eco Express est devenu un nouveau terrain d’affrontement entre les deux présidents de la Région et du Département (cf.
Le Trans Eco Express au coeur des tensions entre le Département et la Région).
Les audiences du procès de Jean-Claude Fessard a débuté aux assises. Accusé de tentative d’assassinat et de violences aggravées en 2008, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Idalie Gasnier, victime de l’assaut de son ex-compagnon, prenait part avec émotion aux audiences. Elle garde des séquelles physiques, avec plusieurs doigts amputés, mais aussi morales. Elle avoue être dans l’incapacité de se reconstruire et espère que son agresseur sera emprisonné. Le verdict est rendu le lendemain (cf.
Assises : le verdict attendu demain).
JEUDI 28 OCTOBRE :
Retenant la tentative d’assassinat et les circonstances aggravantes, les jurés ont condamné Jean-Claude Fessard à 20 ans de réclusion criminelle, alors que le parquet avait requis 15 ans. L’avocat de la défense expliquait que son client n’avait pas l’intention de tuer sa compagne Idalie Gasnier. Les jurés n’ont pas été convaincus. Jean-Claude Fessard devra en plus verser 30 000 euros à son ex-compagne, 5 000 à la mère d’Idalie Gasnier et 3 000 à l’association Femmes solidaires qui s’était constituée partie civile. Mais pour Idalie Gasnier, handicapée à vie suite à l’agression au sabre de son ex-concubin, ce verdict ne suffira pas à effacer le traumatisme qu’elle a subi (cf.
Jean Claude Fessard condamné à 20 ans de réclusion criminelle).
Septième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites. A la Réunion, le mouvement connaît un second souffle grâce à la participation des jeunes. La préfecture comptait 3900 manifestants dans toute l’île contre 6000 pour les syndicats. Alors que la réforme des retraites a été définitivement adoptée la veille par le Parlement, les manifestants continuent de protester. Les étudiants, et surtout les lycéens, étaient en nombre dans les rues. Aucun incident majeur n’était à déploré ce jeudi (cf.
Retraites : les jeunes redonnent un second souffle à la mobilisation).
Alors que les manifestations prennent de l’ampleur à la Réunion, l’institut de sondage Ipsos annonce que trois quarts des Domiens sont opposés au projet de réforme de retraites validé par le Parlement. Le sondage a été effectué auprès de 1520 personnes à la Réunion, en Guadeloupe et en Martinique (cf.
Sondage IPSOS : 75% des Domiens défavorables la réforme des retraites).
Les chiffres du chômage ne sont pas rassurant pour la Réunion. Dans l’île, les moins de 25 ans sont particulièrement touchés. Ayant quitté l’école très tôt ou possèdant des diplômes, beaucoup de jeunes sont obligés de passer par des petits boulots d’intérim (cf.
La Réunion, région française la plus touchée par le chômage).
VENDREDI 29 OCTOBRE :
Un important trafic de cocaïne a été démantelé cette semaine entre la Réunion et la métropole. Ce vendredi, trois acteurs du réseau ont été mis en examen. Le cerveau de l’affaire, Aladin Dif, a déjà été condamné pour de tels faits. Il avait recours à des jeunes femmes appelées mules qui se chargeaient de transporter la cocaïne dans des produits cosmétiques, pour ne pas attirer l’attention des chiens renifleurs (cf.
Trafic de cocaïne : premières mises en examen).
Le contrecoup de la grève des lycéens. Au lycée Bois Joly Potier du Tampon, plusieurs dizaines de jeunes ont protesté à l’entrée du bâtiment. Alors qu’ils étaient dans les manifestations contre la réforme des retraites cette semaine, le motif "grève" n’a pas été accepté par les surveillants. Les lycéens invoquent le droit de grève. Ils craignent également que des absences injustifiées soient inscrites dans leur dossier scolaire et qu’elles posent problème pour l’obtention d’aides sociales (cf.
La grève n’est pas un motif d’absence valable).
Alors que le volcan subit une baisse d’activité depuis quelques jours, on oublierait presque qu’il est en pleine éruption. Ce vendredi, les scientifiques de l’Observatoire volcanologique ont observé une augmentation brusque de l’intensité des phénomènes éruptifs. La reprise de l’activité suggère le début d’une seconde phase éruptive (cf.
Le second souffle du volcan).
La semaine se termine avec une bonne nouvelle pour les automobilistes. La préfecture a annoncé une baisse de deux et quatre centimes respectivement pour le litre de gazole et de super. La baisse est effective dès minuit, dans la soirée de vendredi à samedi. En revanche, le prix de la bouteille de gaz reste fixé à 19,10 € (cf.
La baisse des prix à la pompe sera effective à minuit).