La 27ème édition des journées européennes du Patrimoine se déroule cette année du 16 au 19 septembre 2010 à la Réunion. A cette occasion, la ville de Saint-Denis met en avant l’un des emblèmes de la culture créole : le moring. Diverses animations sont prévues pour rendre hommage à ce fleuron du patrimoine local, vestige d’une époque révolue et véritable héritage pour les jeunes générations.
Dans le cadre des journées européennes du patrimoine, ce ne sont pas moins de 15 000 sites privés et publics qui ouvriront leurs portes dans toute la France. Les Réunionnais seront eux-aussi invités à découvrir ou redécouvrir leur patrimoine.
La ville de Saint-Denis qui avait célébré en 2008 "les pilliers du séga" et le "fonkèr maloya" l’année suivante, s’attachera pour cette édition 2010 à rendre hommage au moring. Cette danse, pratiquée par les esclaves et qui constituait leur seul moyen d’expression et d’évasion face à un quotidien difficile fait elle aussi partie intégrante du patrimoine local.
Le moring est intimement lié au maloya. Ce-dernier a d’ailleurs récemment été inscrit sur la liste des biens immatériels du Patrimoine de l’Unesco, ce qui a permis de faire rayonner un peu plus sur le plan international la culture réunionnaise.
Plusieurs animations se tiendront à Saint-Denis. Parmi elles, des moringèr présents sur six "rons", feront des démonstrations de danse au niveau de la rue de Paris. Les danseurs visiteront également les écoles et les quartiers dionysiens. A la Montagne, des animations seront organisées les 17 et 18 septembre sur le thème "L’avenir nout lontan", sur le terrain des Couilloux, face au centre équestre à Saint-Bernard. Des expositions et des conférences seront également proposées aux visiteurs à l’intérieur et autour de l’ancien Hôtel de ville de Saint-Denis.
A noter qu’une fontaine sera inaugurée sur la Place de la Cathédrale ce dimanche 19 septembre 2010. A travers ces journées européennes du patrimoine, la ville de Saint-Denis espère inscrire davantage le moring dans les pratiques actuelles. Cet art de combat rituel, déjà reconnu par le Ministère de la Jeunesse et des Sports est pratiqué dans 13 écoles en Métropole. Il bénéficie par ailleurs d’une vitrine mondiale du fait des similitudes qu’il présente avec la Capoéira, danse de combat traditionnel du Brésil.
Pour les défenseurs du moring, le principal enjeu réside dans l’appropriation de cet objet du patrimoine réunionnais par les jeunes. Ce sont en effet ces générations qui auront la responsabilité de faire vivre cet art dans les années futures.