Rafael Ben-Ari/Cham/NEWSCOM/SIPA - Illustration
La Journée nationale du syndrome du bébé secoué prend place ce 5 avril. Elle alerte sur les dangers, parfois mortels, de cette forme de maltraitance.
Aujourd’hui, comme tous les 5 avril depuis 2022, se tient la Journée nationale du syndrome du bébé secoué. Un moyen d’alerter sur cette maltraitance qui représente la forme la plus grave de traumatisme crânien de l’enfant.
Comme son nom l’indique, le syndrome du bébé secoué se traduit par des « secousses toujours extrêmement violentes, produites le plus souvent lors de la saisie du bébé sous les aisselles ou par le thorax », indique le ministère de la Santé. Ajoutant : « Sa tête se balance rapidement d’avant en arrière et son cerveau heurte les parois de son crâne. » Des secousses qui peuvent amener le bébé à arrêter de respirer.
Les conséquences peuvent être dramatiques, puisqu’un bébé sur dix victimes de secouements décède en France, d’après le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de 2019 de Santé Publique France. 75% de ceux qui survivent font face à des lésions importantes au niveau du cerveau, responsables de graves séquelles neurologiques. Parmi elles : déficiences intellectuelles, visuelles ou motrices troubles du comportement, de la parole ou de l’attention. Mais aussi des troubles du sommeil, de l’alimentation, des crises épileptiques ou encore des handicaps moteurs.
Une maltraitance loin d’être isolée. Chaque année en France, plusieurs centaines d’enfants en sont victimes. Et ce, à de nombreuses reprises. La Haute Autorité de Santé estime que les bébés secoués l’ont été en moyenne 10 fois, soit un taux de récidive élevé.
En février 2025, un homme aurait avoué avoir secoué sa belle-fille âgée de 2 ans lors de sa garde à vue. La petite fille était décédée à Saint-Pierre. Ce n’est pas le seul cas de bébé secoué à La Réunion. En novembre 2023, un ti père avait été responsable de l’hospitalisation d’un bébé. Il était accusé d’avoir causé des lésions irréversibles au bébé de sa compagne, après l’avoir violemment secoué. L’enfant « souffrirait d’une infirmité totale », avait indiqué son avocat.
En raisons des risques pour l’enfant, il est recommandé de prêter attention aux symptômes immédiats en rapport avec une atteinte neurologique grave : somnolence inhabituelle, rigidité du corps ou au contraire perte du tonus, mouvements anormaux ou convulsions (les bras et les jambes se raidissent ou se mettent à bouger de manière incontrôlable, difficultés à respirer, diminution de l’appétit, refus de manger ou vomissements, perte des sourires, irritabilité, pleurs inhabituels ou encore troubles oculaires : les yeux ont des mouvements anormaux, les pupilles sont de dimensions inégales, l’enfant louche ou ne suit plus du regard.
En cas d’urgence, il est nécessaire de contacter les secours (15, 112 ou 114 par sms pour les personnes sourdes ou malentendantes) et de placer le bébé sur le côté en position latérale de sécurité s’il présente des convulsions ou vomit.