Le mouvement de protestation national a trouvé un écho à la Réunion. Ce jeudi matin, ils étaient plus d’une centaine d’acteurs de la Justice à se rassembler devant le Tribunal de Grande Instance de Saint-Denis pour fustiger les propos du Président de la République.
Les audiences programmées sont toujours suspendues. A la Réunion, comme en Métropole, c’est un mouvement sans précédent qui a été initié par les auxiliaires, les fonctionnaires de la Justice et les magistrats. La mobilisation massive des juges du siège, des magistrats, des greffiers, des personnels chargés du suivi pénitentiaire et de probation et même des syndicat de policiers traduit l’indignation générale.
Ce jeudi matin, tous ont fustigé les propos de Nicolas Sarkozy, des propos tenus en marge du meurtre sauvage de la jeune Laetitia près de Pornic, en Loire-Atlantique. Pour les acteurs de la Justice, le Président doit être le garant de la séparation des pouvoirs.
Les participants à ce mouvement de protestation ont évoqué ce matin leurs craintes quant à une mainmise sur la Justice et les pressions exercées sur les magistrats. Le délégué du Syndicat de la Magistrature, Jean-Michel Bouchon a également alerté l’opinion sur le manque de moyens dont dispose la Justice.
A l’occasion d’une table ronde, magistrats et avocats ont échangé avec la population et expliqué plus en détail le travail de l’application des peines. Les juges ont ainsi expliqué que leur rôle "n’est pas de mettre des gens en prison" mais de "trouver un équilibre entre l’intérêt public, la défense des intérêts des victimes et la prise en charge des détenus, qu’il faut réinsérer à leur sortie de prison".