Cela fait plus de vingt ans que l’assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 17 octobre journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Ce fléau qui touche plusieurs régions du monde prend de multiples visages : impossibilité de se loger, de payer l’éducation des enfants, d’accéder à un emploi. Cette journée de mobilisation est l’occasion pour les acteurs du monde associatif d’afficher leur solidarité et leur engagement envers ces populations. A la Réunion, 271 000 personnes, soit un tiers de la population réunionnaise, bénéficiaient d’un minimum social en 2010.
La pauvreté est une réalité à la Réunion aussi. A l’occasion de la 19ème journée internationale du refus de la misère, l’ensemble des personnes qui oeuvrent chaque jour pour venir en aide aux populations les plus défavorisées se mobiliseront afin d’alerter l’opinion sur ce véritable problème de société. A la Réunion, beaucoup de foyers vivent de minima sociaux. Après une légère amélioration au cours des trois dernières années, la crise économique et financière a fortement touché l’île. Le chômage et la précarité augmentent de nouveau, comme l’indique l’Insee dans son dernier rapport.
En 2010, 144 000 Réunionnais sont allocataires d’au moins un minimum social. Le nombre d’allocataires augmente cette année de 2,4 % après trois années de recul. Le nombre de bénéficiaires (allocataires et ayants-droit) augmente parallèlement. Ainsi en 2010, 271 000 personnes, soit un tiers de la population réunionnaise, bénéficient d’un minimum social. Sur l’année, 787 millions d’euros ont été versés au titre des minima sociaux (+ 3,4 % par rapport à 2009).
En 2010, les effets de la crise perdurent et continuent d’affecter le marché du travail réunionnais. Les demandeurs d’emploi toujours plus nombreux. Fin 2010, 116 360 Réunionnais sont inscrits à Pôle emploi, soit 12 640 personnes de plus sur un an. En France, la demande d’emploi a augmenté plus faiblement, de 3,4 %. Les seniors ont été cette année encore particulièrement touchés : le nombre de demandeurs d’emploi de 50 ans ou plus a augmenté de 27,5 % pour s’établir à 17 600 fin 2010. La demande d’emploi des femmes a également augmenté plus vite cette année que celle des hommes (14,7 % contre 9,8 %).
En 2010, plus de 27 000 contrats aidés ont été signés, soit une augmentation de 16,3 % par rapport à 2009. Le secteur non marchand bénéficie essentiellement de cette hausse : 87 % des contrats aidés ont été signés dans ce secteur.
En 2008, les 10 % des personnes les plus modestes à La Réunion ont un niveau de vie inférieur à 481 euros par mois. En 2008, le niveau de vie médian réunionnais est de 39 % inférieur à celui de France métropolitaine. Les inégalités de revenus sont plus accentuées, malgré le poids des prestations sociales. De plus, travailler ne met pas toujours à l’abri de la pauvreté, puisque 30 % des personnes en emploi vivent sous le seuil de pauvreté national. Les familles monoparentales et les familles nombreuses sont particulièrement touchées par la pauvreté : 144 000 enfants vivent sous le seuil à La Réunion.
En 2008, 45 % des Réunionnais âgés de 65 ans ou plus sont allocataires du minimum vieillesse. Avec 633 euros par mois pour une personne seule, ces seniors vivent en dessous du seuil de pauvreté national. C’est parmi les plus de 75 ans, qui sont essentiellement des femmes, que le risque de pauvreté est le plus important. Les allocations du minimum vieillesse, qui viennent compléter les autres ressources, procurent en moyenne la moitié du montant des revenus des allocataires vivant seuls.