Les avocats des migrants arrivés samedi à La Réunion plaident pour la régularisation immédiate de tous leurs clients. Un "référé liberté" devait être étudié cet après-midi. Mais le tribunal administratif s’est déclaré "incompétent" pour se prononcer.
Hier, trois migrants, ont obtenu leur libération immédiate, suite à la décision de l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) qui a autorisé leur entrée sur le territoire pour leur permettre de formuler leur demande d’asile.
Aujourd’hui, une procédure est en cours devant le tribunal administratif menée par les avocats de la centaine de personnes arrivées à La Réunion samedi.
Le juge du tribunal administratif s’est penché sur le "référé liberté" présenté par les avocats ce mercredi après-midi.
Mais l’instance s’est déclarée "incompétente" pour statuer sur le supposé vice de procédure mis en avant par les avocats.
Les migrants restent en zone d’attente pour l’instant.
Une erreur dans la date : c’est sur cette technicalité administrative que se joue en ce moment même le sort des migrants secourus samedi 13 avril au large de Sainte-Rose.
À leur arrivée, 120 migrants ont en effet été placés au gymnase de Duparc à Sainte-Marie, ce dernier faisant office de zone d’attente. Trois hommes ont rapidement été placés en garde à vue car ils sont suspectés d’être des passeurs.
Les avocats qui défendent les 120 migrants soulignent que l’arrêté préfectoral déclarant le gymnase comme zone d’attente a été signé en date du 14 avril, alors que les migrants y ont été confinés dès le 13, date de leur arrivée.
Cette journée de carence signifie que les migrants ont été placés en zone d’attente irrégulière, selon le collectif d’avocats en charge de leur défense.
Ils plaident pour la délivrance de visas de régularisation à leurs clients, au nom d’une atteinte aux libertés fondamentales.
Aujourd’hui, c’est le sort d’une vingtaine d’entre eux qui est en cours de délibération.
L’introduction du référé "liberté" par les avocats devant le tribunal administratif constitue une nouveauté dans la saga des migrants.
Le dispositif d’accueil des ressortissants sri lankais arrivés samedi sur notre île a fait l’objet de nombreuses irrégularités.
En cause ? Le nombre inhabituel de personnes arrivées lors de cette dernière vague, la plus importante accueillie à La Réunion à ce jour.
Repéré vendredi soir au large de La Réunion, le bateau de migrants avec 126 personnes à son bord avait été secouru samedi midi au port de Sainte-Rose.
Trois hommes ont été placés en garde à vue pour soupçon de trafic d’être humains.
Les autres rescapés sont des hommes, femmes et enfants fuyant les persécutions dont ils sont victimes au Sri Lanka.